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dimanche 31 mai 2009

L'Europe Energétique


La sécurité énergétique est l’un des grands défis à l’échelle européenne. La stratégie de la commission européenne tient en trois priorités :
  • Sécurité des approvisionnements,
  • Réduction de la consommation et des émissions de gaz à effet de serre,
  • Renforcement du marché énergétique intérieur en réorganisant les marchés de l’énergie.

1. Sécurité des approvisionnements
Concernant la première priorité, l’Europe, divisée, se trouve en position de dominée face aux pays exportateurs, comme la Russie. Apparemment, les dix prochaines années se seront guère meilleures (notre taux de dépendance énergétique est de 54% en 2006 et en 2020, les prévisions annoncent 56%).

Enfin, on se retrouve face à des aberrations comme le nucléaire français où 95% de l’uranium est importé…


2. Réduction de la consommation et des émissions de GES
Concernant la deuxième priorité, je dirais que tous les espoirs sont concentrés sur la techno-science et le « progrès ».
En effet, aucune baisse, de manière volontaire, de la consommation n’est prévue (le «toujours plus» prime).

Bref, cette priorité est entièrement dépendante de l’amélioration de notre efficacité énergétique. D’où le paquet-énergie adopté en décembre 2008 avec le fameux 3x20 pour 2020 :
  • Réduire de 20% les émissions de CO2 (par rapport au niveau de 1990,
  • Améliorer de 20% l’efficacité énergétique,
  • Obtenir au moins 20% de la production d’énergie via les énergies renouvelables.
Mais comme dit plus haut, comme aucune mesure n’a été prise pour consommer mieux, ce paquet-climat, bien qu’ayant de bons points, ne permettra pas notre salut. D’ici 2020, les prévisions prévoient en effet une hausse de nos émissions de CO2 et une hausse de notre demande énergétique (environ +4%), malgré une meilleure efficacité énergétique. A cela s’ajoute l’inefficacité de la taxe carbone (12 centimes la tonne sur le marché du carbone) et du principe pollueur-payeur (deux procédés déjà très controversés) : les quantités de CO2 émise dans l’atmosphère ne seront payantes qu’à partir de 2027.

La part du renouvelable (20%) sera également difficile à atteindre. On parle d’une moyenne de 13% à 20% d’énergies renouvelables dans la consommation primaire d’ici 2020 (avec des écarts plus ou moins importants selon les scénarios). Pourquoi cela ? Nous allons le voir dans l’analyse de la troisième priorité.


3. Renforcement du marché de l'énergie
La réorganisation du marché de l’énergie, sous entend libéralisation du marché de l’énergie. Toutefois le processus de libéralisation impose la privation. De ce fait, la faveur en revient aux technologies qui ont les coûts d’investissement les plus faibles et la meilleure rentabilité à court terme, à savoir les plus polluantes comme le gaz ou le charbon. Ainsi, d’ici 2012 en Europe, plus de deux tiers des nouvelles installations électriques concerne les centrales à gaz.


Pourtant une politique énergétique digne de ce nom, devrait plutôt agir sur nos facteurs propres à savoir les choix technologies, la diminution de la demande (économie d’énergie via des nouvelles normes ou de des investissements) car nous ne pouvons rien sur des données externes comme le prix ou les quantités disponibles. A la place, nous nous retrouvons avec des objectifs qui s’opposent.

Le WEO (World Energy Outlook) nous annonçait fin 2008 que :
« La demande mondiale d’énergie primaire va croître de 1,6% par an en moyenne entre 2006 et 2030 - soit une augmentation de 45%. Ce chiffre est inférieur à celui prévu l’an dernier, principalement en raison de l’impact du ralentissement économique, de la perspective de prix plus élevés et de nouvelles initiatives politiques. »

C'est d'autant plus rassurant que l’arrivée du pic pétrolier est imminente.

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