L’économie d’entreprise est une branche de
l’économie politique. Autrefois, le courant physiocrate en était le seul courant : rien ne se créé,
tout se transforme. Autrement dit, les richesses de la nature seraient révélées
par les Hommes.
La théorie économique demandait déjà une forte dose de laissez-faire (et de despotisme) car l’État ne serait légitime pour créer les richesses comme le dit l'adage : « Laissez faire les Hommes, laissez passer les marchandises ».
La théorie économique demandait déjà une forte dose de laissez-faire (et de despotisme) car l’État ne serait légitime pour créer les richesses comme le dit l'adage : « Laissez faire les Hommes, laissez passer les marchandises ».
Depuis, Adam Smith a mis en avant le besoin de compétition et les conditions à réunir pour obtenir un marché à la concurrence pure et parfaite ; elles sont au nombre de 4 :
L’atomicité du marché
Il faut suffisamment de vendeurs et d’acheteurs
pour éviter distorsions et accords sur les prix. Il faut donc empêcher certains
acteurs d’imposer leurs conditions et c’est ainsi que par exemple, en 1793, un
décret interdit les anciennes corporations.
Cela dit, plusieurs raisons montrent que c’est
plutôt le principe d’anti-atomicité qui prime. Il suffit de regarder le poids
des grandes firmes internationales ou l’Imposition de standards techniques
(comme Microsoft).
La transparence
C’est la question de la qualité de l’information
disponible et de son accessibilité aux agents économiques (entreprises,
ménages,…). L’homo-œconomicus est sensé être rationnel et orienté ses choix en
fonction de la quantité d’information mais aussi de son analyse.
Toutefois il existe donc plusieurs freins :
- La culture qui constitue des pesanteurs,
- Les phénomènes irrationnels : on écoute nos désirs pour certains achats, alors que cela peut être absurde économiquement.
- La fidélité aux marques, c'est-à-dire une sorte de patriotisme aux marques.
- La publicité, la promotion des ventes : c’est une manipulation des névroses (consommation pulsionnelle). Et puis nous ne sommes pas vraiment indépendants : nous prenons nos décisions en fonction d'un tas d'éléments irrationnels (les sentiments, l'amour, la haine, la peur,...).
En résumé, nous n’avons ni toutes les informations
disponibles, ni toutes les informations justes, ni toutes les informations
pertinentes et dans tous les cas, nous ne sommes pas capables de traiter toutes
ses informations même avec l’ordinateur le plus puissant.
Le monde est extrêmement complexe et notre esprit
se créé des limites pour y faire face. Notre rationalité serait limitée (selon les termes d'Herbert Simon, prix
Nobel d'économie) car nous n'avons pas les capacités nécessaires pour traiter toute l'information. Même internet et les technologies de l'information ne le
permettent pas. Ainsi selon H. Simon, nous restreignons notre liberté de choix
et nous nous créons des routines pour notre bien.
L’homogénéité
On ne peut choisir qu’entre des produits homogènes :
les produits doivent être identiques et substituables entre eux. En effet, si
les produits sont trop différents, ce n’est plus un choix : c’est une
préférence. Ce principe d’homogénéité est de plus en plus satisfait.
Alexis de Toqueville fut l’un des premiers à le
remarquer dans « De la démocratie en Amérique ».
La mobilité (ou fluidité) des facteurs de production
Le capitalisme suppose que des acteurs économiques
multiples bien informés, face à des produits substituables, puissent avoir la
possibilité de se déplacer. Autrement dit, il faut pouvoir entrer et sortir,
sans être entravé, à tout moment, en particulier vers des marchés plus
rentables le cas échéant. Cette fluidité devrait concerner l’ensemble des
facteurs de production :
Fluidité du capital financier
Cette condition est fondamentalement respecté. La limite en est le recyclage de
l’argent sale.
La mondialisation a
largement réalisé cette fluidité, tout comme celle des produits.
La question de la libre entrée sur les marchés est une autre histoire. En effet, même avec une idée brillante, il est souvent requis de posséder un réseau de connaissances et/ou un
capital plus ou moins important.
Fluidité des Hommes
On peut penser que c'est le cas dans les grandes zones mais il existe :
- Des limites politiques (largement supprimées depuis l’effondrement du bloc soviétique),
- Des limites touristiques (avec les visa, mais c’est beaucoup plus simple aujourd’hui),
- Une limite concernant la fluidité de la main d’œuvre. Il existe 2 théories à ce sujet :
- Soit il faut considérer les Hommes comme les autres
facteurs de production et permettre la libre circulation et la libre
installation.
- Soit les Hommes ne sont pas des produits et ne devraient
pas bénéficier de la même fluidité.
Au regard de ces 4 principes, on peut penser que le
capitalisme connaît aujourd’hui une mutation profonde. C’est un capitalisme
globalisé, décomplexé (moins d’entraves à son fonctionnement) mais aussi
régulé.
Le capitalisme possède donc une temporalité, une
Histoire.
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