On a d’abord parlé
d’internationalisation suite au développement de relations économiques entre nations.
Puis, dans les années 90, du fait de l’importance croissante de ces dernières, on a introduit le terme de mondialisation.
Toutefois ce n’est pas une (vraie) nouveauté car le monde a déjà connu différentes mondialisations : empire romain, croisades, empire ottoman, colonisation,…S’il y a des mondialisations, cela implique donc qu’il y a eu démondialisation.
Prenons un cas concret. Le taux d’ouverture, tel que calculé par la formule ci-dessus, serait de 28% en 2012 pour la France. Si l’on souhaitait mesurer le commerce extérieur de la même manière que la production intérieure, on atteindrait en réalité un taux d’ouverture d’environ 7% (28% divisé par 4).
Toutefois ce n’est pas une (vraie) nouveauté car le monde a déjà connu différentes mondialisations : empire romain, croisades, empire ottoman, colonisation,…S’il y a des mondialisations, cela implique donc qu’il y a eu démondialisation.
Ce n’est pas un phénomène naturel ; chaque
mondialisation a sa propre raison d’être : politico-militaire, religieuse,
politico-culturelle et aujourd’hui économique.
Le taux d'ouverture
Un des nombreux indicateurs économiques utilisés pour mesurer l’importance du reste du monde dans l’économie d’un pays est le taux d’ouverture.
Comment l’interpréter ? Avec un taux d’ouverture
de 0%, le pays est en autarcie tandis qu’à l’autre extrémité il dépend
entièrement des échanges internationaux.
La "bonne" moyenne serait comprise entre
15 et 25%.
Le graphique ci-dessous met en parallèle le taux de
croissance (du PIB) et l’évolution du taux d’ouverture en France.
Apparemment, nous sommes face à une crise des
ciseaux : le taux d’ouverture augmente (économie mieux intégrée dans la
mondialisation) mais le taux de croissance diminue. Faudrait-il revenir au
protectionnisme de masse ? Non, cela semblerait inopportun. Malgré l’éloquence
de ce graphique, il me semble que la mondialisation n’est pas coupable. Du moins pas totalement.
Je remarque que plusieurs autres sites d’informations
affichent un graphique similaire (de 1950 à aujourd’hui). Pourtant, la réalité est
plus complexe et autant vous le montrer en image, en élargissant la période au
Second Empire (malheureusement je ne dispose pas de toutes les informations, ce
qui explique l’absence de données pendant les deux grandes guerres).
Cela va peut-être vous surprendre mais, en France,
le taux d’ouverture d’aujourd’hui est très proche de celui de la seconde moitié
du XIXe siècle. Comme quoi…
Mondialisation, démondialisation, mondialisation
Le dernier graphique laisse apparaître trois périodes :
- De 1850 jusqu’à la première guerre mondiale : la révolution industrielle est suivie par une mondialisation. L’alliance de nouveaux systèmes d’information et d’énergie permet d’accélérer la production tout réduisant les coûts de transport.
- Durant la période d’entre deux guerres, la démondialisation est à l’œuvre avec un effondrement du commerce international et de la production (non militaire) ; c’est aussi le retour du protectionnisme.
- Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, une nouvelle mondialisation est à l’œuvre avec le rattrapage de l’Europe et du Japon, la création de l’OMC et la libéralisation des échanges (commerciaux et financiers surtout). Les taux de croissance crèvent l’écran pendant les 30 glorieuses avant de revenir à un rythme presque stationnaire aujourd’hui.
Le taux d’ouverture : un indicateur exagérant l’importance du commerce international
La formule du taux d’ouverture est :
[(Exportations + Importations) /2] / PIB
Si vous avez suivi ma petite leçon sur le PIB (cf.l’épisode 0 de la saga de la croissance), vous aurez peut-être retenu que le
PIB est une somme de valeur ajoutée (valeur de la production diminuée du coût
des produits intermédiaires). Les exportations et les importations, elles, sont
évaluées en chiffre d’affaires (le prix de vente de la production). L’indicateur
est donc biaisé en donnant une importance plus élevée au commerce extérieur
qu’à la production intérieure. Le vrai taux d’ouverture serait en réalité le
quart du résultat.
Prenons un cas concret. Le taux d’ouverture, tel que calculé par la formule ci-dessus, serait de 28% en 2012 pour la France. Si l’on souhaitait mesurer le commerce extérieur de la même manière que la production intérieure, on atteindrait en réalité un taux d’ouverture d’environ 7% (28% divisé par 4).
Cette différence de calcul n’est pas négligeable
car brandir un taux d’ouverture de 28% laisserait penser que le commerce extérieur avoisine le tiers de la production intérieure. En
essayant de raisonner de manière plus juste, ce serait finalement moins de 10% de la
production intérieure.
Et les échanges entre multinationales dans tout ça ?
Changeons d'éclairage.
Avec le taux d’ouverture on raisonne en exportation et importation (nette). Or, de ce fait, on ne prend pas (ou peu) en compte les échanges entre firmes et la fragmentation de l’économie. On parle de chaînes de valeur.
Avec le taux d’ouverture on raisonne en exportation et importation (nette). Or, de ce fait, on ne prend pas (ou peu) en compte les échanges entre firmes et la fragmentation de l’économie. On parle de chaînes de valeur.
Exemple : Un produit A est vendu par les États-Unis pour 500€. Il se compose d’un produit B (100€) fabriqué en Corée du Sud, avant d’être
assemblé en un produit C (100€ de composants supplémentaires) en Chine puis
exporté vers les États-Unis pour devenir le produit A. Qu’obtenons-nous en
termes de statistiques du commerce international?
On cumulera des exportations de 100€ de la
Corée du Sud, des exportations de la Chine pour 200€ (100+100 car on évalue le
produit à sa valeur de vente) et des exportations américaines de 500€ car elle
vend son produit A à l’étranger. Au niveau mondial, le commerce mondial sera
évalué à 800€ (100€ de Corée du Sud+200€ de Chine+500€ des États-Unis) alors
que le produit au total ne devrait compter que pour 500€ (100€ pour la Corée du Sud, 100€ pour la Chine et 300€ pour les États-Unis).
Une chaîne de valeur mondiale |
Comprenez-vous où je veux en venir ? L’importance
du commerce international est clairement exagérée ici car les statistiques ne
font aucune différence entre valeur marchande et valeur réellement ajoutée par
le pays : on prend tout. Autrefois cela fonctionnait plutôt bien car les économies étaient peu imbriquées...mais ce n’est plus le cas. Autrement dit, les statistiques actuelles du commerce
international ont la fâcheuse tendance à gonfler artificiellement les chiffres.
Heureusement les derniers travaux de l’OMC ont
permis de publier le premier rapport sur la mesure du commerce internationale en
valeur ajoutée. Et c’est important car on saura vraiment ce qu’il en est.
Selon F. Toubal lors des JECO2013: "Les
filiales de groupes étrangers sur notre sol participent à hauteur de 25% de la
Valeur Ajoutée industrielle française [sans compter les services qui n’ont pas
encore été inclus]". Finalement, on était bien loin du compte...
Quelques moteurs de notre mondialisation
A la fin de la guerre, de nombreuses organisations
ont vu le jour pour accélérer la mondialisation : en particulier l’Organisation
Mondiale du Commerce (baisse du protectionnisme) et le FMI (stabilité
du système monétaire).
Les multinationales jouent aujourd'hui un rôle de premier
plan dans la mondialisation. Il faut savoir qu’environ 200 firmes contrôlent
65% de l’activité mondiale.
Cette imbrication des Économies est une des
caractéristiques majeures de la mondialisation actuelle : on parle du "Made in
World".
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