5 ans après la crise des Subprimes,
les États-Unis ont repris du poil de la bête
Les indicateurs repassent au
vert et tous les médias chantent les louanges d’une croissance en or. L’achat
des titres de la dette publique par la banque centrale américaine (FED), la
facilité d’entreprendre, l’engouement pour la prise de risque, la faible
protection des salariés, l’exploitation des énergies non-conventionnelles (gaz
de schiste,…) sont autant de points forts clamés outre-Atlantique. Cette
amélioration de la conjoncture économique est d’ailleurs mise en opposition
avec l’enlisement de la vieille Europe qui n’arriverait pas à se débarrasser de
ses vieux démons…
Du soleil : Taux de chômage en baisse et Croissance en hausse
Avec un taux de croissance annuel
annoncé à 2% en 2013, le soleil est au beau fixe de l’autre coté de l’Atlantique.
Les luttes incessantes entre républicains et démocrates n’ont presque pas
entamées la confiance des ménages et des entreprises. Après tout, le chômage
baisse aussi vite qu’il est monté, les entreprises publient de bons résultats et
le coût de l’énergie chute !
Que demander de plus ?
Des nuages à l’horizon : "business as usual"
Le problème de ce rebond
fulgurant vient de sa recette : c’est la même qu’avant crise, à savoir de
l’endettement, de l’énergie bon marché, des inégalités croissantes et des cours
boursiers affriolants.
L’endettement public
Avant d’entrer dans le vif du
sujet, parlons un peu de l’endettement public. La dette publique dépasse actuellement
les 107% du PIB et elle va encore augmenter.
Cela vous parait effrayant ?
Pas tant que cela car d’une part, les États-Unis ont l’avantage d’avoir la
monnaie « number one » – ce qui favorise les achats de bons du
trésors américains par les autres puissances commerciales – et d’autre part, la
FED (banque centrale américaine) peut faire tourner la planche à billets pour
financer le déficit public.
Ainsi, malgré l’annonce de la
FED sur l’arrêt progressif de l’assouplissement quantitatif (10 milliards en
moins chaque mois quand même !), le taux d’intérêt des bons du trésor
reste en dessous des 3% (taux long).
Enfin, le dernier accord entre
républicains et démocrates va permettre de relâcher la pression et l’austérité
pendant un ou deux ans.
L’endettement privé
C’est ici que je note un
premier pépin. Après une période de désendettement des ménages, la machine s’est
inversée et tout semble indiquer que les crédits vont repartir de plus belle,
comme l’atteste le graphique ci-dessous.
Pour y voir plus clair, j’ai
mis en parallèle le PIB et l’endettement des ménages (somme des crédits immobiliers
et à la consommation).
Est-ce si alarmant que cela ?
Oui et non.
Non : Si on effectue une
comparaison à l’international du taux d’endettement des ménages (par rapport à
leur revenu disponible).
On s’aperçoit alors que les États-Unis sont dans la moyenne (haute) des pays développés et que d’autres
pays sont dans des situations bien plus critiques (comme les Pays-Bas).
Oui : si on se remet en mémoire que les crédits subprimes ont été l'amorce de la crise économique. Un nouveau boom du crédit pourrait signifier le retour du "business as usual" ou autrement dit, le retour des affaires comme avant : pour compenser les inégalités, les américains se tournent vers les crédits...
Poursuivons donc notre analyse et jetons un œil sur les marchés financiers.
Poursuivons donc notre analyse et jetons un œil sur les marchés financiers.
La Bourse crève le plafond
L’indicateur le plus pertinent
en la matière reste l’index du S&P500, c'est-à-dire la cotation des 500
plus grandes entreprises aux États-Unis. Disons que c’est l’équivalent
américain de notre CAC40. Voici ce que cela donne (avec quelques annotations).
Le S&P500 repart à la
hausse, dépasse le seuil d’avant crise et met en évident la totale déconnexion
des marchés financiers avec l’économie réelle. Comme pourrait-on justifier
cette explosion historique de l’index (300 points au dessus de 2007 !)
alors que la situation est encore fragile.
N'écoutez pas les prophètes des temps nouveaux et leurs histoires de nouvelle Économie. En réalité, il s’agit d’une
nouvelle bulle, ce qui annonce un prochain krach boursier (on parlera de « correction »
du marché) dès que l’occasion se présentera : scandale financier, mauvais
résultat d’une entreprise phare, révélations…
Les États-Unis ont renoué avec une croissance très inégalitaire mais au prix d’une nouvelle bulle dont nous ne connaissons pas
encore l’amorce : L’immobilier ? Les crédits à la consommation ?
Les prêts étudiants ? Une mauvaise nouvelle dans une entreprise? Une décision
politique ?
Nous voici de retour dans la période pré-crise des Subprimes. Hormis les millions de chômeurs en plus, rien n'a apparemment changé. Mais pour combien de temps?
Nous voici de retour dans la période pré-crise des Subprimes. Hormis les millions de chômeurs en plus, rien n'a apparemment changé. Mais pour combien de temps?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire