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mardi 1 avril 2014

La 3e revolution industrielle selon Rifkin

Les économistes et prospecteurs recherchent ardemment les signes d’un nouvel âge d’or. Comme nous l’avons vu, les deux précédentes révolutions industrielles ont donné matière à réfléchir.

En complètement de l’article sur les couleurs de l’Économie, je vais passer en revue deux grands courants de pensée, parfois complémentaires, que sont la 3e révolution industrielle et l’Iconomie. Aujourd’hui, ce sera la troisième révolution industrielle démocratisée par Jeremy Rifkin dans son livre (« la 3e révolution industrielle »).




La troisième révolution industrielle aurait commencé dans le courant du XXe siècle avec l’électronique, l’informatique et les NBIC (Nanotechnologies, Biotechnologies, Informatique et sciences Cognitives).

On retrouve des innovations en chaîne depuis l’apparition du circuit imprimé et du microprocesseur : les ordinateurs, internet, les Smartphones, l’internet des objets, la gestion décentralisée de l’énergie,… Ces nouvelles technologies ont bouleversé notre quotidien, notre organisation du travail, notre éducation et nos systèmes de production.


Ces NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) sont caractérisées par un développement exponentiel (la loi de Moore) et des usages multiples (les GTP : General Purpose Technologies). Mais des innovations ne suffisent pas pour obtenir une révolution industrielle.

Souvenez-vous : ces dernières ne sont produites qu’à l'apparition d'un couple [(nouvelle forme d’énergie-moteur)/(nouveau système d’information-transport)].




Une nouvelle source d’énergie
Ce qu’il manque ? Une nouvelle source d’énergie permettant encore une fois de décupler notre productivité. Le pétrole et les autres énergies fossiles vont bientôt disparaître et emporter une relique de la seconde révolution industrie : le moteur à explosion.

Pour Rifkin, l’énergie du futur c’est l’Hydrogène : disponible en immense quantité et stockable dans des piles à combustion. Elle permettra, entre autres, de concevoir de nouveaux moyens de transport. Cela dit, il y a toujours une part de risque : la destruction de notre écosystème (comme c'est le cas des techniques d’extraction pour les énergies fossiles non-conventionnelles).

Contrairement aux précédentes révolutions industrielles, il faudra aller encore plus loin ; l’Hydrogène seul ne sera pas suffisant. C’est là qu’intervient l’internet de l’énergie avec les autoroutes info-énergétiques. Il s’agit de relier tous les objets et structures entre elles afin d’optimiser production et consommation d’énergie. La production individuelle d’électricité grâce aux énergies renouvelables apporte la touche finale de l’édifice : le consommateur devient usager et producteur en même temps !

Les 5 piliers de la 3e révolution industrielle selon Rifkin

La croissance de la production est possible mais elle ne sera réalisable que dans une Économie pauvre en carbone et gérant au mieux la rareté des ressources. D'ailleurs, n’est-ce pas la définition de l’Économie ?
Cette nouvelle Économie implique une nouvelle organisation et de nouveaux outils.



Vers une nouvelle économie
Le capitalisme centralisé et hiérarchisé est condamné à disparaître en même temps que les énergies fossiles.

Cette troisième révolution industrielle s’accompagne ainsi d’une nouvelle forme de capitalisme dit distributif (et non plus vertical). Les économies d’échelle vont se réduire comme peau de chagrin et notre système productif devra alors évoluer vers une décentralisation coopérative. Voilà qui signe la fin des grandes corporations, des conglomérats, des géants de l’industrie…et surtout du marché tel que nous le connaissons aujourd’hui.

Ce changement sera d’autant plus nécessaire que les humains ont besoin de revenir à des valeurs simples comme la convivialité et le partage (comme on le voit déjà avec l’open-source, Wikipédia,…). 
Un des objectifs sous-jacents serait de libérer l’Homme du travail, voire du capital financier, pour qu’il se concentre sur le capital social.

Nous obtenons alors le changement sociétal caractéristique des révolutions industrielles.



Qui dit nouvelle économie, dit nouveaux outils.
Le phénomène d’entropie est bien connu des scientifiques : l’énergie « se transforme constamment mais dans une seule direction : du disponible vers l’indisponible ». Autrement dit, la quatrième dimension, le temps, empêche de revenir au stade précédent : on note une déperdition inévitable d’énergie et de ressources au fur et à mesure que le temps s'écoule. La croissance de la production n'a été que le résultat d'une consommation accrue de ressources.

C’est pourquoi, Rifkin estime qu’il faut garder la troisième révolution industrielle sous contrôle en évitant les dérapages des générations précédentes, c'est-à-dire « budgétiser nos structures de consommation conformément aux rythmes de recyclage de la nature : voilà ce qui nous permettra de vivre durablement sur cette planète ».

Il faudrait impérativement revoir les outils mesurant les performances de nos économies car ils ne sont déjà plus adaptés. Exit le PIB et bonjour les indicateurs prenant en compte les richesses, le capital social et le capital environnemental (écosystème, ressources naturelles). A l'orée de cette transition économique, ces (ou cet) indicateurs de stock nous font cruellement défaut.



Vous-ai-je tout dit sur la troisième révolution industrielle? Non. Il existe une autre vision, plus française: l’« Iconomie ».
C’est ce que nous verrons la semaine prochaine !

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