Les
économistes et prospecteurs recherchent ardemment les signes d’un nouvel âge
d’or. Comme nous l’avons vu, les deux précédentes révolutions industrielles ont donné matière à réfléchir.
Ces NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) sont caractérisées par un développement exponentiel (la loi de Moore) et des usages multiples (les GTP : General Purpose Technologies). Mais des innovations ne suffisent pas pour obtenir une révolution industrielle.
La croissance de la production est possible mais elle ne sera réalisable que dans une Économie pauvre en carbone et gérant au mieux la rareté des ressources. D'ailleurs, n’est-ce pas la définition de l’Économie ?
En
complètement de l’article sur les couleurs de l’Économie, je vais passer en
revue deux grands courants de pensée, parfois complémentaires, que sont la
3e révolution industrielle et l’Iconomie. Aujourd’hui,
ce sera la troisième révolution industrielle démocratisée par Jeremy Rifkin
dans son livre (« la 3e révolution industrielle »).
La
troisième révolution industrielle aurait commencé dans le courant du XXe
siècle avec l’électronique, l’informatique et les NBIC (Nanotechnologies, Biotechnologies,
Informatique et sciences Cognitives).
On retrouve
des innovations en chaîne depuis l’apparition du circuit imprimé et du
microprocesseur : les ordinateurs, internet, les Smartphones, l’internet
des objets, la gestion décentralisée de l’énergie,… Ces nouvelles technologies
ont bouleversé notre quotidien, notre organisation du travail, notre éducation
et nos systèmes de production.
Ces NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) sont caractérisées par un développement exponentiel (la loi de Moore) et des usages multiples (les GTP : General Purpose Technologies). Mais des innovations ne suffisent pas pour obtenir une révolution industrielle.
Souvenez-vous :
ces dernières ne sont produites qu’à l'apparition d'un couple [(nouvelle forme
d’énergie-moteur)/(nouveau système d’information-transport)].
Une
nouvelle source d’énergie
Ce qu’il
manque ? Une nouvelle source d’énergie permettant encore une fois de
décupler notre productivité.
Le pétrole et les autres énergies fossiles vont bientôt disparaître et emporter
une relique de la seconde révolution industrie : le moteur à explosion.
Pour
Rifkin, l’énergie du futur c’est l’Hydrogène : disponible en immense quantité et stockable dans des piles à
combustion. Elle permettra, entre autres, de concevoir de nouveaux moyens de transport. Cela dit, il y a toujours une part de risque :
la destruction de notre écosystème (comme c'est le cas des techniques
d’extraction pour les énergies fossiles non-conventionnelles).
Contrairement
aux précédentes révolutions industrielles, il faudra aller encore plus loin ; l’Hydrogène
seul ne sera pas suffisant. C’est là qu’intervient l’internet de l’énergie avec
les autoroutes info-énergétiques. Il s’agit de relier tous les objets et
structures entre elles afin d’optimiser production et consommation d’énergie. La
production individuelle d’électricité grâce aux énergies renouvelables apporte
la touche finale de l’édifice : le consommateur devient usager et
producteur en même temps !
Les 5 piliers de la 3e révolution industrielle selon Rifkin |
La croissance de la production est possible mais elle ne sera réalisable que dans une Économie pauvre en carbone et gérant au mieux la rareté des ressources. D'ailleurs, n’est-ce pas la définition de l’Économie ?
Cette
nouvelle Économie implique une nouvelle organisation et de nouveaux outils.
Vers une
nouvelle économie
Le
capitalisme centralisé et hiérarchisé est condamné à disparaître en même temps que les énergies fossiles.
Cette
troisième révolution industrielle s’accompagne ainsi d’une nouvelle forme de
capitalisme dit distributif (et non plus vertical). Les économies d’échelle
vont se réduire comme peau de chagrin et notre système productif devra alors évoluer vers une
décentralisation coopérative. Voilà qui signe la fin des grandes
corporations, des conglomérats, des géants de l’industrie…et surtout du marché
tel que nous le connaissons aujourd’hui.
Ce
changement sera d’autant plus nécessaire que les humains ont besoin de
revenir à des valeurs simples comme la convivialité et le partage (comme on le voit déjà avec l’open-source,
Wikipédia,…).
Un des objectifs sous-jacents serait de libérer l’Homme du travail, voire du capital financier, pour qu’il se concentre sur le capital social.
Un des objectifs sous-jacents serait de libérer l’Homme du travail, voire du capital financier, pour qu’il se concentre sur le capital social.
Nous
obtenons alors le changement sociétal caractéristique des révolutions
industrielles.
Qui dit
nouvelle économie, dit nouveaux outils.
Le phénomène
d’entropie est bien connu des scientifiques : l’énergie « se
transforme constamment mais dans une seule direction : du disponible vers
l’indisponible ». Autrement dit, la quatrième dimension, le temps,
empêche de revenir au stade précédent : on note une déperdition
inévitable d’énergie et de ressources au fur et à mesure que le temps s'écoule. La croissance de la production n'a été que le résultat d'une consommation accrue de ressources.
C’est
pourquoi, Rifkin estime qu’il faut garder la troisième révolution
industrielle sous contrôle en évitant les dérapages des générations précédentes,
c'est-à-dire « budgétiser nos structures de consommation
conformément aux rythmes de recyclage de la nature : voilà ce qui nous
permettra de vivre durablement sur cette planète ».
Il faudrait
impérativement revoir les outils mesurant les performances de nos économies car ils ne sont déjà plus adaptés.
Exit le PIB et bonjour les indicateurs prenant en compte les richesses, le
capital social et le capital environnemental (écosystème, ressources
naturelles). A l'orée de cette transition économique, ces (ou cet) indicateurs de stock nous font cruellement défaut.
Vous-ai-je tout dit sur la troisième révolution industrielle? Non. Il existe une autre
vision, plus française: l’« Iconomie ».
C’est ce que nous verrons la semaine prochaine !
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