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jeudi 26 décembre 2013

Etats-Unis 2013 : Business as usual

5 ans après la crise des Subprimes, les États-Unis ont repris du poil de la bête

Les indicateurs repassent au vert et tous les médias chantent les louanges d’une croissance en or. L’achat des titres de la dette publique par la banque centrale américaine (FED), la facilité d’entreprendre, l’engouement pour la prise de risque, la faible protection des salariés, l’exploitation des énergies non-conventionnelles (gaz de schiste,…) sont autant de points forts clamés outre-Atlantique. Cette amélioration de la conjoncture économique est d’ailleurs mise en opposition avec l’enlisement de la vieille Europe qui n’arriverait pas à se débarrasser de ses vieux démons…





Du soleil : Taux de chômage en baisse et Croissance en hausse

Avec un taux de croissance annuel annoncé à 2% en 2013, le soleil est au beau fixe de l’autre coté de l’Atlantique. Les luttes incessantes entre républicains et démocrates n’ont presque pas entamées la confiance des ménages et des entreprises. Après tout, le chômage baisse aussi vite qu’il est monté, les entreprises publient de bons résultats et le coût de l’énergie chute !
Que demander de plus ?






Des nuages à l’horizon : "business as usual"

Le problème de ce rebond fulgurant vient de sa recette : c’est la même qu’avant crise, à savoir de l’endettement, de l’énergie bon marché, des inégalités croissantes et des cours boursiers affriolants.


L’endettement public

Avant d’entrer dans le vif du sujet, parlons un peu de l’endettement public. La dette publique dépasse actuellement les 107% du PIB et elle va encore augmenter. 


Cela vous parait effrayant ? Pas tant que cela car d’une part, les États-Unis ont l’avantage d’avoir la monnaie « number one » – ce qui favorise les achats de bons du trésors américains par les autres puissances commerciales – et d’autre part, la FED (banque centrale américaine) peut faire tourner la planche à billets pour financer le déficit public.
Ainsi, malgré l’annonce de la FED sur l’arrêt progressif de l’assouplissement quantitatif (10 milliards en moins chaque mois quand même !), le taux d’intérêt des bons du trésor reste en dessous des 3% (taux long).
Enfin, le dernier accord entre républicains et démocrates va permettre de relâcher la pression et l’austérité pendant un ou deux ans.



L’endettement privé

C’est ici que je note un premier pépin. Après une période de désendettement des ménages, la machine s’est inversée et tout semble indiquer que les crédits vont repartir de plus belle, comme l’atteste le graphique ci-dessous. 

Pour y voir plus clair, j’ai mis en parallèle le PIB et l’endettement des ménages (somme des crédits immobiliers et à la consommation). 

Est-ce si alarmant que cela ? Oui et non. 
Non : Si on effectue une comparaison à l’international du taux d’endettement des ménages (par rapport à leur revenu disponible).

On s’aperçoit alors que les États-Unis sont dans la moyenne (haute) des pays développés et que d’autres pays sont dans des situations bien plus critiques (comme les Pays-Bas).

Oui : si on se remet en mémoire que les crédits subprimes ont été l'amorce de la crise économique. Un nouveau boom du crédit pourrait signifier le retour du "business as usual" ou autrement dit, le retour des affaires comme avant : pour compenser les inégalités, les américains se tournent vers les crédits...

Poursuivons donc notre analyse et jetons un œil sur les marchés financiers.



La Bourse crève le plafond

L’indicateur le plus pertinent en la matière reste l’index du S&P500, c'est-à-dire la cotation des 500 plus grandes entreprises aux États-Unis. Disons que c’est l’équivalent américain de notre CAC40. Voici ce que cela donne (avec quelques annotations).

Le S&P500 repart à la hausse, dépasse le seuil d’avant crise et met en évident la totale déconnexion des marchés financiers avec l’économie réelle. Comme pourrait-on justifier cette explosion historique de l’index (300 points au dessus de 2007 !) alors que la situation est encore fragile.

N'écoutez pas les prophètes des temps nouveaux et leurs histoires de nouvelle Économie. En réalité, il s’agit d’une nouvelle bulle, ce qui annonce un prochain krach boursier (on parlera de « correction » du marché) dès que l’occasion se présentera : scandale financier, mauvais résultat d’une entreprise phare, révélations…




Les États-Unis ont renoué avec une croissance très inégalitaire mais au prix d’une nouvelle bulle dont nous ne connaissons pas encore l’amorce : L’immobilier ? Les crédits à la consommation ? Les prêts étudiants ? Une mauvaise nouvelle dans une entreprise? Une décision politique ?
Nous voici de retour dans la période pré-crise des Subprimes. Hormis les millions de chômeurs en plus, rien n'a apparemment changé. Mais pour combien de temps?

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