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dimanche 31 mai 2009

L'Europe Energétique


La sécurité énergétique est l’un des grands défis à l’échelle européenne. La stratégie de la commission européenne tient en trois priorités :
  • Sécurité des approvisionnements,
  • Réduction de la consommation et des émissions de gaz à effet de serre,
  • Renforcement du marché énergétique intérieur en réorganisant les marchés de l’énergie.

1. Sécurité des approvisionnements
Concernant la première priorité, l’Europe, divisée, se trouve en position de dominée face aux pays exportateurs, comme la Russie. Apparemment, les dix prochaines années se seront guère meilleures (notre taux de dépendance énergétique est de 54% en 2006 et en 2020, les prévisions annoncent 56%).

Enfin, on se retrouve face à des aberrations comme le nucléaire français où 95% de l’uranium est importé…


2. Réduction de la consommation et des émissions de GES
Concernant la deuxième priorité, je dirais que tous les espoirs sont concentrés sur la techno-science et le « progrès ».
En effet, aucune baisse, de manière volontaire, de la consommation n’est prévue (le «toujours plus» prime).

Bref, cette priorité est entièrement dépendante de l’amélioration de notre efficacité énergétique. D’où le paquet-énergie adopté en décembre 2008 avec le fameux 3x20 pour 2020 :
  • Réduire de 20% les émissions de CO2 (par rapport au niveau de 1990,
  • Améliorer de 20% l’efficacité énergétique,
  • Obtenir au moins 20% de la production d’énergie via les énergies renouvelables.
Mais comme dit plus haut, comme aucune mesure n’a été prise pour consommer mieux, ce paquet-climat, bien qu’ayant de bons points, ne permettra pas notre salut. D’ici 2020, les prévisions prévoient en effet une hausse de nos émissions de CO2 et une hausse de notre demande énergétique (environ +4%), malgré une meilleure efficacité énergétique. A cela s’ajoute l’inefficacité de la taxe carbone (12 centimes la tonne sur le marché du carbone) et du principe pollueur-payeur (deux procédés déjà très controversés) : les quantités de CO2 émise dans l’atmosphère ne seront payantes qu’à partir de 2027.

La part du renouvelable (20%) sera également difficile à atteindre. On parle d’une moyenne de 13% à 20% d’énergies renouvelables dans la consommation primaire d’ici 2020 (avec des écarts plus ou moins importants selon les scénarios). Pourquoi cela ? Nous allons le voir dans l’analyse de la troisième priorité.


3. Renforcement du marché de l'énergie
La réorganisation du marché de l’énergie, sous entend libéralisation du marché de l’énergie. Toutefois le processus de libéralisation impose la privation. De ce fait, la faveur en revient aux technologies qui ont les coûts d’investissement les plus faibles et la meilleure rentabilité à court terme, à savoir les plus polluantes comme le gaz ou le charbon. Ainsi, d’ici 2012 en Europe, plus de deux tiers des nouvelles installations électriques concerne les centrales à gaz.


Pourtant une politique énergétique digne de ce nom, devrait plutôt agir sur nos facteurs propres à savoir les choix technologies, la diminution de la demande (économie d’énergie via des nouvelles normes ou de des investissements) car nous ne pouvons rien sur des données externes comme le prix ou les quantités disponibles. A la place, nous nous retrouvons avec des objectifs qui s’opposent.

Le WEO (World Energy Outlook) nous annonçait fin 2008 que :
« La demande mondiale d’énergie primaire va croître de 1,6% par an en moyenne entre 2006 et 2030 - soit une augmentation de 45%. Ce chiffre est inférieur à celui prévu l’an dernier, principalement en raison de l’impact du ralentissement économique, de la perspective de prix plus élevés et de nouvelles initiatives politiques. »

C'est d'autant plus rassurant que l’arrivée du pic pétrolier est imminente.

Les frontières de l'UE?


La marque de la citoyenneté européenne, c’est peut-être le fait d’accepter des valeurs généreuses et universelles :
Démocratie, Dialogue, Droits de l’Homme et Solidarité (3DS).

Une Europe puissante doit se surpasser sur plusieurs points : militaire, économique, technologique et culturel. Ces points ont des conséquences sur les frontières et les frontières (ou l’absence de frontières ?) de l’UE ont des conséquences sur ces enjeux. Alors commence le débat des limites de l’Europe.

L’ouverture de l’UE suscite craintes et réticences :
« De l'Atlantique à l'Oural »
(De Gaulle)

« Il n’y a de frontières que celles de la démocratie »
(J. Chirac)

« Les frontières de l'Europe sont naturelles »
(N. Sarkozy)

L’UE va t-elle s’élargir indéfiniment ?
Pourquoi pas la Turquie, la Russie voire le Liban, Israël ?

Aujourd’hui l’Europe est un acteur clé dans la stabilisation de crises extérieures. Elle agit en puissance normative et on peut citer en exemple :
- La régulation de la compétition,
- Les négociations à l’OMC,
- Une esquisse d’un modèle européen de sécurité énergétique…

Pour certains, l’expansion spatiale de l’UE obéit à une vision américaine : achever le travail de stabilisation et de démocratisation entamé après la seconde guerre mondiale pour intégrer dans la future union, tout le continent (Turquie et Caucase inclus (sans la Russie évidemment)). L'UE se résumerait alors à une simple organisation internationale sans ambition politique.
D’ailleurs le traité de Lisbonne que l’on traine depuis 2004, permet la compatibilité (non exprimée) avec un Marché Commun Transatlantique UE-US. Depuis quelques mois, nos députés européens ont votés à plusieurs reprises et approuvé ce vieux projet mais ils se sont bien gardés de l’évoquer. Indirectement, nous nous sommes engagés à ce que dès 2015, un rapprochement est lieu entre l’UE et les US avec, à terme, la libre circulation des marchandises et des capitaux. Or à l’heure actuelle, peu de personnes savent qu’un grand marché transatlantique est en train de se créer.

Pour pouvoir adhérer à l'UE, un pays doit avoir des institutions stables et démocratiques, une économie de marché et la capacité de respecter les textes européens. En plus du moteur économique et politique, il existe également un ciment culturel de valeurs, perçu différemment par chacun de nous. Ces valeurs évoluent et peuvent être subjective mais on retrouve souvent le foyer gréco-latin, la chrétienté, la démocratie ou encore les Lumières.
Le débat de l’élargissement « pour qui ? » concerne certains pays comme la Macédoine, l’Albanie,… Mais principalement deux pays font couler beaucoup d'encre : la Turquie et la Russie, tous deux très vastes et très peuplés :
L’union Européenne doit-elle admettre comme membre la Russie et la Turquie ?


1. La question de la Turquie
C’est un problème multi-factoriel très controversé : géographique, historique, culturel, religieux... Si la géographie, l’Histoire et la culture sont des points fragiles car subjectifs, il existe à ce jour, trois faits politiques reprochés à la Turquie, l’empêchant de prétendre à l’entrée dans l’union européenne :
- La non-reconnaissance des génocides,
- L’occupation militaire illégale de Chypre,
- Le conflit kurde.

A cela s’ajoute la question des droits de l’homme (mais qui pourrait à terme concorder avec la vision européenne [pour ne pas dire occidentale]), de la démocratie écartant les minorités (kurdes en particulier) et de la laïcité en faillite. En effet, l’émergence du parti islamiste AKP a accélérée la déroute de la laïcité. On peut citer, par exemple, l’autorisation du port du voile à l’université ou les subventions aux écoles coraniques (contrairement aux écoles laïques). Là encore, il y a controverse car l’UE (y compris la France) a plus ou moins soutenu la « laïcité positive » et assouplie. Pis encore, certains pays-membre ne sont pas très laïque en soit (Pologne…).
Toutefois, la principale question aujourd’hui est de savoir si l’UE possède une identité et une culture propre (occidentalo-chrétienne donc) ou si elle « juste » porteuse d’un projet de paix, de stabilité et de prospérité.
Le débat s’élargit donc au problème de la civilisation à travers la question de la compatibilité religieuse et certains se demandent si les valeurs de l’Islam sont compatibles avec celle de l’UE (la chahada…).

Il est également intéressant de se mettre du coté turque. La Turquie est elle-même en porte-à-faux entre ses voisins de l’Ouest et ses voisins de l’est (Iran). Pour les pays arabes, son entrée dans l’UE pourrait être considérée comme une trahison et un rapprochement hypothétique avec Israël. Du point de vue de la Russie, ce serait encore pire.
Si la Turquie souhaite être européenne, c’est bien plus pour des motifs économiques que pour des raisons symboliques ou identitaires. On le voit à travers l’opinion publique turque relativement insensible au refus de l’Europe.

Toutefois, les avantages géopolitique pourraient être grand pour l’UE: La Turquie veut illustrer la conception la plus modérée de l’Islam, tente de jouer un rôle d’intermédiaire entre l’occident et le monde arabe et coopère de plus en plus avec le Caucase en matière énergétique à l’heure où les problèmes de dépendance énergétiques deviennent catastrophique.

Enfin, est-ce que l’intégration de la Turquie ne consoliderait-elle pas la démocratie comme cela a déjà été le cas dans l’UE ?
D'ailleurs, je dirais que la Turquie a déjà un pied dans l'UE si on en considère les prêts européens d'aide de pré-adhésion s'élevant à plus de 550 millions d'euros aujourd'hui.


2. La question de la Russie
Le débat est, une fois de plus, très houleux avec des critiques quant à sa démocratie et à ses méthodes expéditives.

L’URSS s’est toujours opposée à des actions européennes (plan Marshall,…) et garde encore une rancœur avec ses anciens «enfants» (Ukraine,…). A ce sujet, l’entrée dans l’UE de certains pays ayant appartenu à l’ex-bloc soviétique, pourrait être assimilé à une provocation de l’Europe envers la Russie. Pour cette raison, de nombreux responsables souhaitant maintenir de bonnes relations avec la relation, se sont rangés à la volonté de la Russie. Les limites de l’Europe serait-elle au-delà de la politique, devenu un rapport de force ?
En tout cas, si la Russie demandait à devenir membre de l’UE, les limites pourrait être repoussées jusqu’au Pacifique !

Pour revenir aux relations difficiles, on peut encore évoquer les relations tendues entre la Russie et la Turquie. On a très bien remarqué l’hostilité russe vis-à-vis de la volonté d’adhésion de la Turquie lors des référendums de 2004 de l’ONU à Chypre. Réciproquement, l’entrée de la Russie dans l’UE serait également très mal vue par la Turquie.


Une alternative a été remise sur le tapis par M. Sarkozy le 5 mai 2009: un partenariat avec la Turquie et la Russie. Évidemment les enjeux d’un tel partenariat sont commerciaux mais surtout énergétique.
Si un partenariat économique et de défense pourrait intéressant la Russie (et inquiéter les États-Unis), la Turquie a, quant à elle, immédiatement (le 12 mai) rejeté l’idée d’un tel partenariat, n’acceptant aucune alternative à l’adhésion européenne.

Finalement on retrouve la question centrale du :
"Qu’est-ce que l’Europe ?"
La construction européenne est-elle une utopie basée des valeurs mortifères et une natalité très basse ? Est-ce un simple marché économique ? Pour quelles frontières ? Est-ce avant tout une culture occidentalo-chrétienne avec des frères membres et des amis ? Ou enfin est-ce « uniquement » un projet de paix ?



mardi 26 mai 2009

Les pathologies alimentaires

Suite à une présentation-débat, je retranscris ici ma partie liée à la sociologie de l'alimentation. Ne sont donc présent ni les interventions de la présentatrice, ni l'intervention de la spécialiste en médecine.
J'ai essayé de rendre cet article cohérent malgré l'absence de leurs interventions.



Les pathologies alimentaires, des vraies pathologies ?

L'anorexie est considérée comme une pathologie par le corps médical cependant, certaines personnes s’y opposent. Par exemple, Jacques Maitre, sociologue (des religions français) définit l'anorexie comme « une manière anorectique d'être au monde ». Pour lui, l’anorexie est un refus d'occuper la place assignée à la femme dans la société actuelle et la volonté de nier ses besoins corporels.

L’anorexie se situe alors dans un refus conscient et inconscient d'accepter les règles du jeu de la société. L’anorexie et les pathologies alimentaires en général ne sont pas seulement liées à des images médiatiques, mais aussi aux incitations à « être soi-même », «prendre sa vie en main», «devenir ce que l’on est».


Déféminisation/Androgynie
On peut mettre l'anorexie en parallèle avec les évolutions récentes de nos sociétés telles que la remise en question du rôle du père, de l’autorité, de la toute-puissance maternelle, de la féminité, des lois de la consommation ou de l’affaiblissement des institutions telles que la famille.
Ainsi, une des évolutions est celle de l’image de la femme, de son statut, de son rôle et de ses droits au siècle dernier, qui a remis très fondamentalement en cause l’image de la femme. La femme des années 80, modèle de réussite et d'accomplissement dans le travail : le modèle "unisexe" offre un exemple de cette déviation des rôles et des qualités féminines.
Cela affecte également l’homme et sa représentation de la masculinité ; en général, il apparaît clairement que nous entrons dans le temps de la reconstruction identitaire.
Les gains à tirer durant cette étape sont grands et de nombreuses publicités utilisent cette vulnérabilité en mettant en avant l’androgynie comme par exemple Calvin Klein ou encore certains chanteurs/chanteuses (Tokyo hôtel, Marilyn Manson…) qui portent des vêtements unisexes et extra-slim. Cette mode culturelle et vestimentaire concerne aussi bien les hommes que les femmes.

Il est possible de faire un parallèle entre ces courants socio-culturels et les troubles des conduites alimentaires : on retrouve les préoccupations concernant le corps, son image, la minceur… Naissent alors les troubles des conduites alimentaires.

Pour certains, nous assistons en direct au glissement d’un symptôme psychologique, que l’on nomme l’anorexie mentale, à un symptôme sociologique relié à une mode vestimentaire.
Pas besoin d’aller très loin, il suffit d’aller voir les rayons de vêtements pour jeunes, dans les magasins, pour constater qu’il existe maintenant toute une mode et une collection (extra small) de vêtements unisexes pour anorexiques. C’est une sorte de standardisation physique et sexuelle des vêtements.

Ce problème lié et à une certaine fragilité, et à l’envie (esclavage ?) de suivre à tout prix une mode vestimentaire. C’est dans cas refuser le droit aux adolescents de vivre en bonne santé.

Heureusement, de plus en plus de maisons de couture, notamment en Espagne, se sentent concernées par ce problème, et pour ne pas l'aggraver, elles ont décidées de sélectionner leurs mannequins avec un poids minium, sous lequel elles ne doivent pas descendre, ce qui est déjà un premier pas...


Dérégulation de la société
Selon, Thierry Vincent, psychiatre (cf. son livre « l’anorexie ») il existe un lien entre la désymbolisation des sociétés libérales et la disparition des limites depuis quelques décennies.
On assiste à une remise en cause des structures qui apprenaient à l’individu qu’il doit mettre un frein à ses envies.

Dans l’inconnu, l’anorexique va tenter d’opposer un début de résistance en commençant par son corps. Ce contrôle draconien, va s’accompagner d’une érotisation sadique dans la prise de pouvoir de son propre corps : Le corps ne doit pas exister. Il est vécu comme un accessoire absurde, incongru, inutile. Il doit se faire de plus en plus discret, de plus en plus transparent, voire inexistant. C’est une sorte d’activité de trans-parentalisation, remplacer le rôle des parents.

Il y a également une difficulté grandissante à gérer les émotions. On parle d’environnement invalidant (c'est-à-dire une communication faussée avec l’enfant, des expériences émotionnelles mal gérées, des problèmes d’éducation...).

C’est par exemple le cas des familles chaotiques (peu d’attention donné aux enfants, abus…), ou encore les familles parfaites (intolérances des émotions négatives).
Ainsi se développement le mérycisme à tous les âges, pathologies où l'individu (en majorité les enfants en bas âge et les personnes âgées) ruminent son bol alimentaire, avec pour cause le manque d’attention.

L’enfant, voire l’individu, peut alors perdre le contrôle, devenir vulnérable, être perdu…Il va alors chercher ses limites via les conduites à risques (suicide, consommation excessive d’alcool, développement de pathologies…).
Ce sont des choix de sociétés dont nous sommes responsables et qui ont modifié la façon dont les enfants et les jeunes vont aborder l’existence.

L'anorexie est une maladie de la dérégulation :
La notion même de liberté perd son sens dès lors que tout est permis: une sorte de liberté sans boussole.
L’humain pour être humain a besoin d'être éduqué via les rituels et les codes.
L'anorexie s'est développée à partir du moment où ont été remise en cause les instances institutionnelles qui permettaient cette éducation à l'humanité.
En même temps, je vous laisse imaginer que des êtres mal sevrés, mal entrainés à limiter leurs pulsions feront de bons consommateurs.

Finalement le problème est d’ordre anthropologique. Il touche à notre rapport au temps, à la différence sexuelle et à la différence entre les générations et à la consommation.


Déstructuration de la table et nouveaux comportements alimentaires
On le remarque particulièrement dans les problèmes d’obésité et de surpoids. On retrouve 2 aspects.

a. Aspect 1 : Les facteurs alimentaires
Ils interviennent à 3 niveaux :
  • L’excès d’apport (le quantitatif) : Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, une grande proportion des humains peuvent s'alimenter suffisamment, voire se suralimenter ou s'alimenter sans tenir compte de leurs besoins. De très nombreux aliments sont accessibles, 7 jours sur 7 et 24h sur 24, en libre service, ce qui peut favoriser le grignotage.
  • L’excès d’apport (le qualitatif) :Un environnement riche en nourritures toutes aussi délicieuses les unes que les autres procure de multiples tentations. Nombre d’entre nous se comportent en nouveaux riches qui, après avoir manqué, veulent « tout et toujours plus, tout de suite ». On observe une augmentation dans la consommation de produits sucrés notamment sous la forme de boissons, de crèmes desserts ou le choix augmente également.

Les comportements alimentaires sont déréglés :
« Les gens mangent à toutes sortes d’heures, font mille et une diètes. Tellement qu’ils ne savent plus reconnaître les signaux de la faim et de la satiété. »
Les nutritionnistes montrent aussi du doigt les portions, jugées trop grosses, surtout au restaurant. Alors qu’il faudrait apprendre à moins manger, la nourriture est disponible 24 heures sur 24.
C’est la déstructuration des rythmes des repas, qui caractérisent les modes de vie actuels en Europe, et de manière générale une mauvaise hygiène de vie.

On
remarque aussi que les horaires des repas ont beaucoup changés:
o Le petit déjeuner est souvent « bâclé » ou inexistant (et est apparu la collation de 10H jugée « mauvaise »),

o Le repas de midi est pris à toute vitesse : sandwich... Le temps consacré au déjeuner est passé en vingt ans, de 1h40 à 40 minutes en moyenne, voire à moins de 10 minutes chez certains snackeurs (donc adaptation de la restauration).

o Le repas du soir est le seul moment ou on se retrouve en famille pour un « bon souper » qui en fait le seul « vrai repas » ou on prend le temps de manger. Et encore, tout est relatif… (mange devant la TV…).


b. Aspect 2 : Les facteurs liés à la dépense énergétique
Nous sommes devenu de plus en plus sédentaire, passant d’une activité physique importante à la sédentarité : réduction de l’activité physique, NTIC, véhicules, la thermorégulation assistée…

c. Bref les modes de vie évoluent
Notre rapport à l’alimentation est de plus en plus individualisé à travers les plats individuels ou la cuisine d’assemblage…Les repas seuls entraînent la disparition des normes sociales et le besoin de nouvelles normes : c’est l’avènement des normes des nutritionnistes, des livres de nutrition, des étiquettes porteuses de conseil, de la publicité…On peut d'ailleurs citer l'apparition de l'orthopraxie, une pathologie liée à la recherche de la perfection alimentaire.


L’industrialisation et la globalisation
L’agroalimentaire crée une nouvelle génération de consommateurs, jouant avec leurs besoins physiologiques, mais aussi leurs désirs et les représentations qu’ils se font de leur corps. Les consommateurs cherchent alors leur voie entre les plaisirs et les angoisses de la fourchette.
Bernard de Mandeville (écrivain-médecin du XVIIIe siècle) et Adam Smith (économiste et philosophe du XVIIIe siècle) ont contribués à la mise en place d'une société de marché par des idées telles que :
"Les vices privés font la fortune publique".
Combinant nouveaux produits, nouveaux emballages, nouvelles techniques de cuisson et de conservation, et arômes plus vrais que nature, les industriels ont brouillés tous les repères traditionnels. A tel point que pour le mangeur de la fin du siècle, identifier et comprendre ce qu’il mange est devenu une nécessité et une vraie préoccupation.

De plus, la globalisation des produits a tendance à aggraver les crises alimentaires à cause des milliers de kilomètres parcourus par nos aliments avant d’arriver dans nos assiettes. Les différentes crises sanitaires en sont un bon exemple : les souches de virus, capables de se recombiner entre eux et de muter, circulent à travers le monde.

Pour Daniel Cohn-Bendit (homme politique écologiste, les verts):
"L'épidémie de grippe porcine est une crise de notre mode de vie, une crise de la dégradation écologique".
Cela devient l’angoisse des mangeurs avec des nouvelles pathologies comme la phobie de s’empoisonner.

Ainsi de nos jours, nous ne savons plus vraiment ce qu’il y a dans nos assiettes. Notre rapport à l’alimentation est modifié…L’industrialisation de l’alimentation et l’urbanisation transforment profondément la manière avec laquelle les aliments sont produits et consommés.
Elles modifient les pratiques alimentaires provoquant :

- Une plus grande dépendance à l’égard de certains aliments,
- Un accroissement des produits à emporter, souvent gras et sucrés,
- Une augmentation de la consommation d’aliments énergétiques et de produits animaux.
- Un changement des préférences et des goûts.

Les hypermarchés, en associant une offre très large et la consommation de masse, sont devenus des agents à la fois de la diversification et de l’unification des goûts.

Certains pensent qu'en ce début de siècle, les pathologies alimentaires (pas seulement l'anorexie et la boulimie, d'ailleurs) se généralisent, témoignant par le corps d’un « ras-le-bol » vis-à-vis de notre société de consommation.


Les médias
Avant d’être produits, nourritures ou goûts, l’alimentation est d’ abord un discours. A travers les médias, les producteurs alimentaires, industriels, publicitaires, restaurateurs et nutritionnistes transmettent dans l’opinion des images multiples et souvent contradictoires du « bien manger ». Au risque d’une certaine confusion…
L’alimentation est l'image que nous renvoie la société qui nous "forme", "transforme", "déforme"… Que ce soit la recherche de la minceur ou par les techniques de publicités.

C’est le cas de la publicité behaviouriste va rechercher des réponses réflexes (association stimuli-marque) ou encore celui de la publicité de suggestion qui exploite les névroses. La publicité renforcent les conflits psychiques : elles désarment les résistances puis offre un contre-argument plus fort.
Le rôle de la publicité est de transformer les besoins en manque d’où la création de déséquilibre psychique et de conduites addictives en utilisant les fantasmes les plus basiques.

L’univers de l’alimentation autrefois à liens sensoriels devient un univers de liens symboliques : étiquettes, publicités, médias.


Les pathologies alimentaires, un phénomène de mode ?
De plus en plus d'émissions de télévision sont consacrées à ces problèmes, ce qui démontre (par l'absurde...) à la fois l'intérêt que ce "phénomène" suscite auprès du "public", et surtout la place de plus en plus importante qu'il prend dans notre société...Cela prend une telle ampleur, qu’il y a un risque de banalisation.

Ainsi, selon Anne-Marie Lizin, sénatrice lors de la proposition de la loi contre le pro-ana : L'anorexie est un fait de société :
« Malgré la multiplication des cas extrêmes et tragiques, l'anorexie reste une maladie désirable, voire un phénomène de mode. (...) Ainsi en témoigne le succès du mouvement pro-ana, qui signifie pro-anorexique. La dictature des régimes rend les jeunes femmes anorexiques. L'anorexie est partout : publicité, magazines, défilés… Comment pourrait-elle lutter contre l'anorexie alors que la société prône constamment les valeurs qui sont à la source de l'anorexie ?»
J’aimerais d’ailleurs vous parler d’Isabelle Caro, une française, 32 kg pour 1m65. Elle s’est fait connaître en tant qu’ambassadrice de la lutte contre l’anorexie via une pub choquante, montrant une femme squelettique. L’objectif de prévenir l’anorexie et faire connaître la ligne de vêtement no-l-ita. Or pour le photographe, la réalité en est tout autre :

« C'est terrible ce qui est en train de se passer. Isabelle est en train de devenir une starlette, les médias sont en train de la glorifier donc, indirectement de glorifier l’anorexie. Exactement le contraire de ce que je voulais faire avec cette campagne. »

Le politique et moyens mis en œuvre
Les lois pour la malbouffe : protéger les Fast Food aux US
Aux Etats-Unis, on remarque différents mouvements : ceux qui vont intervenir directement dans la lutte contre ces pathologies (association, dons des fast food aux instituts…) et ceux qui vont agir indirectement pour ses maladies.

C’est le cas par exemple aux US, avec la loi « pour la responsabilité individuelle dans la consommation alimentaire ». L’objectif est clair : « protéger un secteur de 12 millions de salariés » ; ce secteur c’est principalement celui de la restauration rapide. L’auteur de ce projet (le républicain de Floride Ric Keller) s’oppose contre ce qu’on surnomme les « fat suits » (littéralement « procès gras »). En effet, plusieurs procédures ont été engagées aux Etats-Unis contre le phénomène d’accoutumance ou contre le manque d’information. Le but de cette loi est de diminuer les poursuites de ce genre.

Or Le coût, en termes de santé publique, est loin d’être négligeable : il était en 2000 de 117 milliards de dollars en 2000 (A titre de comparaison, coût du tabac en 2000 aux US : 140 milliards ou plan de relance FR de décembre 2008 : 26 milliards d’euros).

Or, on sait que l’absence d’exercice physique et le mode d’alimentation ne résultent pas que de choix individuels, mais sont au contraire largement influencés par la publicité et le mode de vie qu’elle véhicule. Le fait de fumer, de boire ou le type d’alimentation et d’activité physique sont le résultat de signaux culturels et commerciaux forts. On peut alors se demander de quel coté se trouve certains de nos représentants.

L’obésité comme contrôle des masses (Philippe Micaelli, Miami)
Le pourcentage d'obèses aux Etats-Unis (1 sur 3) permet de se poser la fameuse question : A qui profite le crime ? J'ai découvert récemment une théorie synthétisant tout ce à quoi je pensais et il est d'ailleurs possible de l’extrapoler à toutes les pathologies alimentaires. En effet, cette théorie nous apprend que cela permet de créer un triple contrôle :

*Le contrôle financier : Concernant le surpoids et l’obésité, les grandes entreprises alimentaires fabriquent des produits qui contiennent volontairement des ingrédients favorisant la prise de poids, la sensation de faim et le besoin de boissons. L'extraordinaire est que ces mêmes entreprises ont créé des produits allégés (plus chers) et créateur de carences.
En parallèle, les sociétés pharmaceutiques inventent sans cesse de nouveaux traitements et régimes (contre l’obésité, surpoids, pathologies), solutions encouragées par la presse. La personne essaye un de ces traitements, aussi aberrant que ce soit au niveau des prescriptions que dans ses prétendus résultats.

Il en ressort deux modèles:
o Ceux dont la tromperie se situe au niveau des résultats miraculeux en quelques semaines, voire en quelques jours. Dans le cas du surpoids et de l’obésité, cela consiste en une réduction draconienne des apports caloriques. Ce qui entraîne une perte de poids fulgurante, certes, mais qui n'est pas tenable à long ou moyen terme pour des raisons avant tout psychologiques.

o Les autres dont l'illusion est de faire croire qu'il est possible de maigrir sans se priver, ou sans changer radicalement ses habitudes alimentaires. Ces régimes sont généralement assez inefficaces dans la mesure où un changement radical du mode d'alimentation est pour le moins nécessaire à qui veut maigrir.


*Le contrôle psychologique :
Les malades se heurtent à chaque instant de leur vie sociale à l'image que souhaite donner la société (top model, jeunesse éternelle, les sportifs ...).
La seule manière de compenser pour ces malades est de se tourner vers des rêves inaccessibles. Concernant l’obésité, l'avalanche de publicité des régimes ou produits amincissants en est l'illustration parfaite. Ce contrôle rejoint le 3e contrôle :

*Le contrôle des mouvements : Lorsque l'on est obèse, anorexique, boulimique ou autre, toute action sociale et sortie devient plus difficile.
Petit à petit, on assiste à une uniformisation vestimentaire (pour les obèses, c’est les sandales remplaçant les chaussures, les grands vêtements informes ; pour les anorexiques, ce sont les vêtements noirs extra small), les déplacements se font moins fréquents, à courte distance et sont sécurisés en utilisant le même trajet quotidien. A-t-on déjà vu une manifestation d'obèses ou d’anorexique ? Ces personnes ne peuvent remettre en question la société dans laquelle il vit.

Les sociétés passées du Moyen-âge contrôlaient leurs populations en les affamant et en imposant des taxes pour rendre quasi-impossible tout mouvement de rébellion ou de révolte.
Aujourd'hui les mêmes recettes sont utilisées, seuls les outils ont changés : la famine a été remplacée par la suralimentation et la surabondance ponctuée par des impôts indirects importants sur la consommation.


Là dessus, j'estime important de citer Zbigniew Brzezinski, l'ancien adjoint à la sécurité du président Carter et membre du conseil de Davos:

« L’économie mondiale n’aura bientôt plus besoin que de 20% des humains…Que faire des 80% ? Il propose un cocktail d’alimentation suffisante et des divertissements abrutissants pour conserver leur bonne humeur »



Maladies des pays riches ?
On parle donc bien de maladie, car en Mauritanie, le gavage est une pratique courante. Cette nouvelle forme de séduction consiste à créer des formes généreuses artificielles en consommant des médicaments destinés à favoriser la croissance des bovins.
Au cœur du gavage, il y a l’orgueil. Cette pratique est en effet la marque des familles aisées, seules à pouvoir débourser les sommes nécessaires et, pour qui, gaver leurs filles est un signe extérieur de richesse. Plus la fille est grosse et plus les gens considèrent que sa famille est riche et importante. Cette tradition se maintient aujourd’hui surtout pour une raison purement économique. De nombreuses mesures ont d’ailleurs été prises par l’actuel président pour faire disparaître ce phénomène :
Toutefois, seulement 25% des femmes y sont obèses contre 40% aux US !

Dans les pays développés, un corps en bonne santé, svelte et longiligne est devenu valeur culturelle et une certaine pression sociale s’y exerce.

Au contraire, dans les pays riches, les pauvres auraient plutôt tendance à grossir comme le montre ce rapport US, publié par l'UCLA (Center for Health Policy Research). Ce dernier montre que les adolescents californiens issus des milieux défavorisés ont presque trois fois plus de chances de devenir obèses que les adolescents issus des milieux plus aisés.
Les conclusions de ce rapport démontrant un taux d'obésité plus élevé chez les adolescents issus des milieux défavorisés. Elles suggèrent que les obstacles aux bonnes pratiques alimentaires, à la nourriture saine et à l'activité physique existent toujours mais s'agrandissent de plus en plus.
On assiste à une augmentation constante de la consommation de boissons gazeuses sucrées, de nourriture "fast-food" et une diminution du nombre des repas pris en famille associées à une réduction de l'activité sportive et une augmentation du temps passé devant la télévision.

Et c’est un fait. Selon l’Institut de recherche pour le développement (IRD), les pathologies alimentaires, quelles qu’elles soient, ont commencé à se développer dans nombre de pays riches et émergents, à ressources importantes et aux économies internationalisées. Progressivement, le phénomène s’est propagé aux autres pays à croissance rapide, et même aux sociétés urbaines de pays pauvres.
En effet, même si les données sont rares et controversées, quelques études et auteurs soulignent des cas d’anorexie mentale en Afrique noire (à prendre avec des pincettes étant donné la difficulté).

Ainsi les pathologies alimentaires
touchent toutes les populations qui s’occidentalisent et touchent principalement les familles modernes appartenant à des milieux urbains et des classes sociales aisées, celle qui rompt avec la tradition (comme au Japon).

lundi 25 mai 2009

Morale et Spéculation

Qu’est-ce que la spéculation ? C’est une activité d’anticipation de l’évolution des prix. L’objectif est évidemment d’acheter un certain produit pour le revendre ultérieurement ou inversement de revendre et de le racheter plus tard. Le but est évidemment d'obtenir une plus-value


1. Fonctionnement

La majorité des transactions se font de cette manière et celles-ci se révèlent indispensables au bon fonctionnement des entreprises. Donc la spéculation est essentielle. S’assurer contre les dettes c’est bien ; mais certains ont utilisés les règles du jeu à mauvais escient. Ainsi la spéculation pour gagner de l'argent purement en est une possibilité. Certes cela créé de la liquidité, je dirais même de façon trop liquide. La liquidité est utile aux entreprises quand elles émettent des nouvelles actions/obligations sur le premier marché. Si le second marché est liquide alors les actions pourront partir à un prix raisonnable, ou du moins à un prix attendu à l'entreprise. Si le marché n'est pas liquide, alors les actions vont se "négocier". Ainsi il faut un juste milieu.

Globalement, on pourrait évoquer le marché des dérivés et les CDS (Credit Default Swap) qui servent à protéger un créditeur contre le risque de défaut de paiement (ou l'augmentation d'un cours en général, chez les dérivés). Par exemple, si mon débiteur ne peut plus payer, l’assureur contrepartie du CDS va me reprendre la créance à sa valeur initiale et tout faire pour la recouvrer.
Bref ce sont des contrats risqués ; les CDS s’utilisent aussi bien pour se protéger contre le risque de défaut d’une entreprise du CAC40 que pour s’assurer contre le défaut de paiement d’un Etat. Ces CDS sont (malheureusement) cessibles et je vous laisse deviner la suite grâce à (à cause de ?) la titrisation….


2. Théorie
Pour ma part, la spéculation peut être bonne, si elle vise le long terme et un développement durable (bref respecter le principe de prévoyance)…Mes propos peuvent faire sourire quand les actionnaires demandent en général un taux de rentabilité de 15% tout de suite (pas toujours obtenu ou alors compensé par un crédit de l'entreprise pour payer les actionnaires), alors que la croissance mondiale n’est que de 4%...A partir de là, deux possibilités :
  • Soit nous sommes dans une nouvelle économie (où l’économie réelle est différente de l’économie de marché) ; ce que je ne crois pas. Il faudrait, si cette hypothèse se révèle vraie, prendre de plus en plus de risques, les relativiser, développer des mécanismes plus opaques, etc…
  • Soit il va falloir changer. Effectivement s’ils ne font qu’un, on ne pourra pas continuer à réinvestir de moins en moins les profits de l'économie de marché dans l'économie réelle (en passant par des paradis fiscaux au passage) et à les renvoyer dans l'économie de marché.
Évidemment, d'un point de vue globale, certains vont obtenir un retour plus élevé que la croissance globale, et d'autres vont perdre leur mise. En théorie, c'est un jeu à valeur nul ou, du moins, qui ne dépassera pas la croissance globale.
Maintenant, si on regarde l’indice des prix des marchandises depuis un ou deux siècles, on se rend compte que les spéculations excessives existent depuis longtemps et qu’à chaque fois, elles se terminent par une crise. Lorsque je dis excessive cela implique, dès lors trop, que trop de liquidités se trouve en circulation. Or les traders (ou leurs ancêtres) doivent quand même rentabiliser cet argent à un taux suffisamment élevé. Or l’abondance de l’épargne mondiale tue l’épargne en tirant forcément les taux à long terme vers le bas. Comment rentabiliser des capitaux à des taux élevés dans ce cas ? La réponse donnée est d’investir dans tout ce qui ressemble à une bulle liée à des instruments financiers complexes et mal régulés.
Ainsi on peut retrouver cette prise de risque dans la spéculation sur les matières premières, particulièrement ravageuse, comme en 2007-2008. Est ce pour sécuriser les matières premières ? Pas vraiment. Normalement le marché reflète le prix vis-à-vis de la rareté, sauf que pendant la crise, le système a déraillé : il se rabat sur une valeur dite "sure". Mais comme tout le monde essaye de le faire en premier pour gagner de l'argent (ou de moins en perdre), on en arrive à une augmentation incontrôlable des prix et à un décalage de la réalité. J’aurais pu citer la même frénésie dans la spéculation des devises et des taux de change.

Ainsi, on obtient la formule suivante :
Développement d’innovations financières
+ Un comportement volontaire de prendre des risques
= des cours, des prix, dénués de sens car ne reflétant plus la rareté.

A cela s’ajoute l’homogénéisation des anticipations. Quand toutes les banques ont un point de vue différent sur le futur, tout fonctionne bien : les marchés financiers parviennent à gérer les risques.
Par contre, si tout le monde conçoit le futur de la même façon, cela provoque l’effet Janis et la pensée moutonnière : tout le monde anticipe de la même façon et le marché d’échanges des risques est paralysé.
Cela paraît idiot mais imaginer que tout le monde croit à la même chose…et bien, le futur devient réellement prévisible.
En tant qu’exemple (d’actualité) durant la crise, on s’aperçoit que la plupart des acteurs sont quasi-sûr que la crise n’est pas passée. Les Etats, désireux de renverser cette tendance dépressive, doivent fournir des garanties immenses et ne pas simplement annoncer la fin de crise. Et l’enjeu est grand : empêcher les prévisions les plus pessimistes de vraiment se réaliser.


3. Causes des dysfonctionnements
Pourquoi en est-on arrivé là ? Une partie de la faute incombe aux partisans du commerce mondial et de son développement (OMC, FMI, OCDE…) qui ont forcé la libéralisation des secteurs : suppression des barrières douanières, fin des systèmes de stabilisation des prix,…En effet, ils ont la fâcheuse tendance à ne pas assez prendre en compte la situation des PVD et à leur imposer des systèmes et des règles propres à notre culture occidentale. Ainsi ils ne prêtent que si le pays se plie à certaines règles, ce qui est légitime, mais des règles qui ne s'appliquent pas forcément chez nous (comme la libéralisation de l'agriculture et la suppression des subventions au nom du libre échange et de la mondialisation alors que les pays riches sont ceux qui en distribuent le plus).
Au final, la spéculation sur ces secteurs s’est révélée possible pour ces raisons (entre autres). Concernant la spéculation sur les denrées alimentaires, on peut ajouter d’autres facteurs comme l’abandon de l’autosuffisance en céréales, la suppression des stocks et plus encore… Mon idée n’est pas de blâmer ces organisations car elles ont permis des évolutions extraordinaires même si on ne parle que de leurs échecs. Je veux juste souligner quelle est leur part de responsabilité dans la dérèglementation de la spéculation.

Une autre partie de la faute revient à notre mode de société, tourné vers la consommation et l’argent. Mais là je dirais que c’est la nature humaine, ou du moins, la direction prise par notre société.


4. Les conséquences
Quels sont les enjeux pour les entreprises de la spéculation ? Je me suis longtemps demandé quel pouvait être le rapport entre la chute d’un cours et l’entreprise même. En effet, si la notoriété de la boite se dégrade, cela se répercutera sur les ventes. Mais si la valeur des actions diminue, comme se fut le cas de Nokia, les gens continue d’acheter, et Nokia continuent d’afficher de beaux profits.
Aujourd’hui je possède une partie de la réponse. La valeur de la bourse reflète la confiance dans la marque, pas ses profits directement. Or de nos jours, tout tourne autour la bourse, qui est quasiment placée au centre du monde (les médias, les journaux,...). Ainsi qui dit diminution brutale (pic) du patrimoine des actionnaires entraine crise de confiance, dépréciation de la dette de ses fournisseurs (toujours à cause du manque de confiance entraînant des provisions), puis destruction de l’image de la marque/entreprise (dont la construction a été très longue) puis destruction de la culture de l’entreprise et de son savoir-faire (problème de ré-employabilité, problème d’image vis-à-vis des autres concurrents…). Et c’est un vrai cercle vicieux car les relations commerciales et sociales alimentent ensuite le cours de l’action et à fortiori entraîne la dépréciation du capital physique.

Pour en revenir à l’actualité et à l’application de mes propos : la crise du moment s'est donc transformé une crise de confiance ; le mal dans l'économie réelle c’est bien la confiance...

Quand l'eau aura coulé, ca repartira.
Actuellement, le réseau interbancaire ne va pas bien donc, moins de liquidité disponible (ce qui n'est pas forcément un mal), mais moins d'investissement et une augmentation des problèmes de cash flow, etc... Certaines entreprises sont dans l’obligation de déposer le bilan car malgré leur profit, ils ont un trou dans la trésorerie. Pourquoi ? Leur activité n'a pas pu être financée...


5. Remise en cause de la spéculation et solutions
La place de la bourse au centre des préoccupations est-elle acceptable ? Les retombées de la bourse sont importante dans notre économie, oui, mais de façon relative, surtout dans une France et des pays dominés de plus en plus par le secteur des services.
Le voilà notre problème : une perte de confiance dans le système financier, dans un monde tourné vers la bourse où le gain d'argent pas vraiment justifiable...

Sommes-nous sur la bonne voie ?

En tout cas, revenir en arrière impliquerait la remise en cause de la finance !
Un peu de bon sens peut permettre de comprendre ma vision :
Partons de 0, avec rien dans la poche. Les banques centrales fabrique l'argent et la distribue aux autres banques, institutions et autres ; évidement, en échange d’un intérêt, même faible. On donne 100€ et on demande 101€. D’où sortir ce 1€ sans la possibilité de créer nous-mêmes de l'argent ? Pour rembourser l'emprunt (les 1€) on est obligé de l’emprunter c’est parti pour le cercle vicieux.
Donc pour être au plus juste, il faudrait non pas 0% d'intérêt, mais 0% d'intérêt réel (en prenant en compte l’inflation). Par contre pour mettre en place un tel système, c’est l’inconnu. Je vous laisse estimer la difficulté de la tâche et je ne suis pas sûr que notre société soit prête, dans le cas où ce serait possible.

Sinon, une autre solution consiste, à l’instar des banques islamiques, de prêter sans intérêt, mais avec une participation dans le projet. En plus de pouvoir rapporter plus qu’avec des intérêts conventionnels, la pression est moindre, témoin d’une certaine éthique.
Dans ce cas, les banques doivent encore mieux choisir les projets. Bien sûr, il réside le problème que sans intérêt à y participer, cela signifie nécessairement la non-allocation du prêt…

Une autre piste pourrait être de financer davantage le développement du sud (sur le long terme avec la certitude de leurs développements) ou de l’agriculture (victime du sous-investissement faute de profits élevés). Là encore, cela impliquerait un profond changement chez les pays investisseurs.

Il y a peu, un article est paru dans le Monde proposant 5 mesures pour réguler le monde de la finance et éviter cette mauvaise
spéculation :
- Encadrer les agences de notation,
- Organiser et surveiller les marchés non régulés,
- Contrôler les fonds spéculatifs,
- Réformer la titrisation des crédits,
- Renforcer la transparence des paradis fiscaux).


Si aujourd’hui on évoque le ras-le-bol de la vision à court terme, il faut savoir que le management anglo-saxon (recherche exclusif du profit, primauté du court terme, standardisation et déqualification) reste le modèle de management depuis 20 ans et qu’il n’est pas prêt de laisser la main (cf. le nombre d’étudiants étrangers dans les écoles de commerce anglo-saxonnes).

La spéculation pourrait se développer dans la bonne direction mais cela demanderait plus de surveillance, de règles, de transparence et de régulation. Finalement…Est-ce possible ? Difficile à dire. Il faut étudier cette crise et réfléchir encore et encore à l’après-crise.

Bref après 30 ans, le rêve d’une économie autorégulée, idéalisée par des théories diverses et variées, commence à exploser.
J’espère juste qu’on arrivera à remettre la spéculation dans le droit chemin, telle qu’elle devait être initialement.

A la fin de cette analyse, je m’aperçois que ces problématiques sont vraiment liées au besoin de développement durable (long termisme) et au respect des générations futures…Trop utopique pour que ca soit vrai ; il y aura toujours des gens qui voudront une rentabilité supérieures aux autres…


Donc est-ce que la spéculation est mal ? A vous de juger.

lundi 18 mai 2009

L'Europe économique et ses défis


Depuis 2008, l’union européenne se trouve face à une multitude de crises :
- Crise institutionnelle (problème du traité),
- Crise économique (récession),
- Crise bancaire (subprimes, crise de confiance),
- Crise diplomatique (conflit géorgien)
- Crise énergétique.
- Crise identitaire.
- Crise démographique : vieillissement de la population et diminution de la part des européens dans la population mondiale (de 7,6% en 2007 à 5,8% en 2050 selon les statistiques d'Eurostat).

Comme toute entité, l'Europe dispose de forces et de faiblesses. Nous allons faire un petit tour européen des difficultés, des enjeux et des solutions proposées et envisagées.

L'Europe économique

1. Ralentissement de la croissance économique

Les chiffres ci-dessus parlent d'eux même.
Face à la crise, la BCE a décidé d’abaisser son taux directeur à 1% et les gouvernements ont, chacun de leur coté, mis en place des plans de relance.

Toutefois le FMI estime que ces mesures ne sont pas suffisantes et qu'il faudra en prendre de nouvelles très rapidement, en particulier concernant la situation délicate des pays d'Europe de l'est. Les difficultés économiques mondiales ont fait fondre les capitaux et le crédit des économies émergentes d'Europe de l'est, obligeant certains (Hongrie, Lettonie, Roumanie, Ukraine et Serbie) à demander l'aide du FMI.

«Il est urgent de mettre en place de nouveaux schémas d'assistance mutuelle au sein de l'UE, ou de renforcer ceux qui existent déjà, afin de faciliter une réponse rapide et commune aux difficultés de paiement qui se font jour dans tous les pays de l'UE, et, idéalement, dans chaque pays voisin de l'Union européenne».
C'est ce que préconise le FMI en précisant que l'effondrement d'un pays pourrait en entraîner d'autres dans sa chute.

Face à une crise mondiale grandissante, l’Union n'arrive (ne souhaite pas ?) pas à coordonner ses plans de relance et cède à la tentation du chacun pour soi.
Certains pays de l’est développent directement des solidarités avec les USA par crainte de la Russie, sans passer par l’UE.


2. L’Europe - Un futur nain ?

Faute de croissance suffisante, l’Europe va voir son poids dans l’économie mondiale diminuer fortement d’ici à 2050. Les États-Unis préserveront leur position tandis que la Chine et l’Inde monteront rapidement en puissance.

L’Europe doit actuellement faire face à 2 grandes puissances : l’Alena (Canada, USA, Mexique) et la Chine. Ainsi, on retrouve bien cette opposition dans le domaine agricole où se pratique la surenchère de subvention.
L’UE est un contrepoids : une Europe unifiée pourrait faire pression politiquement et économiquement pour casser la situation de monopole et faire jouer pleinement la concurrence. Faut-il rappeler qu'aujourd'hui l'économie est l'une des meilleures armes de pression?

Ainsi le rôle de l’Europe aujourd’hui est plutôt comparable à celui d'un médiateur et d'un modèle juridique.
Cette volonté d’être la puissance normative au niveau territorial et à vocation mondiale se fait particulièrement ressentir depuis les années 2000 : en matière financière (lutte contre les paradis fiscaux), en matière environnementale (Règlement REACH, 3x20…), en matière économique (contre les positions de monopole…), etc…

Ainsi, des États, dont la plupart ont du mal à s'imposer dans le marché mondial, peuvent s’associer pour devenir plus fort. L'Union Européenne fait la force de tous les pays qui la compose. Dans cet idéal, avec un traité de Constitution (ou de fonctionnement) et une délimitation maximale, l'Union Européenne devient un bloc uni, où l'État-Nation se trouve certes affaibli mais créant de nombreux avantages économiques et sociaux.

"Le choix est pourtant simple, c’est celui de la puissance ou celui de l’isolement et de la vassalisation."
(HS Alternatives Internationales 2009)

Jean-Claude Juncker, 1e ministre du Luxembourg disait entre autre que :
« Nous pensons encore que nous dominons la planète. Or, déjà aujourd’hui, elle ne nous appartient plus ».

Nicolas Sarkozy a entre dit le 16 octobre 2008 lors du conseil européen que :
«Je crois que cette crise donne l’opportunité de réconcilier les Européens avec l’Europe».

A titre d'exemple et d'information, on peut citer l’hégémonie américaine dans le top 100 des entreprises mondiales appuyée par une innovation (R&D) et une compétitivité sans égales ou encore la puissance du dollar en tant que monnaie mondiale, suivi de loin par l’euro (la deuxième monnaie mondiale).
Enfin, il faut savoir que la majorité du commerce extérieur se fait d’abord dans l’Europe (plus de 60%) et c’est une force majeure. Or la part de l’Europe dans les exportations mondiales est en pleine chute : de 40% dans les années 2000, il tendra vers 30% en 2030 selon le rapport Euromonde 2015 et diminuera de plus en plus à l'avenir.

Aujourd’hui nous manquons de deux dispositifs d’ajustement que sont l’existence d’un budget commun suffisant et de la mobilité de la main d’œuvre ; deux outils qui peuvent appuyer un pouvoir politique centralisé, lui aussi absent en Europe.


3. Le cas du budget européen
On peut le voir à travers le budget européen.
En effet, si les États ont acceptés de renoncer à leur pouvoir monétaire (la planche à billet) au profit d’une économie commune, ils ont conservé leur souveraineté en matière budgétaire et fiscal. Le budget européen à 1,1% du PIB demeure trop faible pour jouer le moindre rôle de stabilisation économique.



Le pouvoir budgétaire reste donc ancré dans chaque nation et les seules négociations sur le cadre budgétaire ont montré que les Etats étaient uniquement concernés par leur solde net.
Conséquence : Dans ces conditions, on ne peut espérer qu’une harmonisation économique est sociale par le haut… On en oublierait presque le projet politique de départ : favoriser le rapprochement des niveaux et des modes de vie.
Comme dit précédemment, un État victime d’un choc ou d’une crise ne peut compter que sur lui.

Les États se sont juste mis d'accord sur un pacte de stabilité et de croissance dont les objectifs sont d’une part, d’éviter toute dérive risquant de déstabiliser l’euro et ces adhérents, d’autre part, de garantir des marges de manœuvre suffisantes en cas de ralentissement. Ce pacte fixe quelques règles en matière de dette (60% du PIB) et de déficits (3%). Mais en pratique ce pacte est peu efficace car ne sanctionne que trop peu son non-respect. D'ailleurs ce pacte est très controversé car finalement, il demande l'application de règles quel que soit la situation la culture et le contexte du pays ; en se concentrant sur les déficits, le pacte n’a pu être conscient de déséquilibres pourtant important…
Enfin, pénaliser des pays déjà en difficulté est, à mon goût, contreproductif.

Malgré toutes les affirmations politiques de travailler ensemble, les actes en sont tout autre. On peut citer le cas du Royaume-Uni (et d'autres) qui refusent la monnaie européenne, les fraudes de la Grèce pour son entrée dans l'UE, ou encore, pendant ces temps de crise, des politiques suivies strictement nationales. De nombreuses institutions perçoivent cette faible solidarité entre les pays de la zone euro comme un risque majeur (cf. les spreads actuels)
C’est l’effet « sauve qui peut ».

Pourquoi ce manque de coordination et de solidarité ? Plusieurs raisons ont provoqué cet immobilisme :
- Le sentiment européen que ce n’est pas notre crise,
- L’envie de profiter de la relance des autres (états-membres et pays du G20),
- La focalisation sur le solde net national du budget en commun,
- La rancœur profonde de l’ouest et de l’est, les uns se montrant pingres envers les autres, et les autres usant ouvertement du dumping fiscal et social. Et je dirais à ce propos, que les petits pays ont désormais l’avantage sur les grands (compensation aisée de la demande intérieure par la demande extérieure). Ce n’est pas pour rien si dans les grands gagnants de l’UE on retrouve le Luxembourg ou l’Irlande !

Cela dit, il faut savoir que de manière globale tout le monde y perd ; on le voit très bien à travers le ralentissement de la croissance économique de l’UE.


4. Que faire pour l’économie européenne?
C’est effectivement un chantier important entre des pays où se resserrent le crédit (PECO), d’autres ayant des problèmes similaires à l’économie américaine, en plus de ceux qui voient leurs exportations s’effondrer.

Sortir de l’UE ? Cela ne semble pas envisageable. Évidemment cela aurait un effet positif sur la compétitivité mais lors du décrochage du taux de change, notre dette exploserait car elle resterait libellée en euros.

Théoriquement, l’hypothèse qu’un État de l’UE se déclare en faillite est possible. Elle l'est même de plus en plus possible, compte tenu de la situation dans certains pays comme la Slovaquie ou la Roumanie, noté respectivement D et C par Euler Hermès, le leader mondial de l'assurance crédit.
Dans un tel cas, les autres États seraient alors bien contraints d’intervenir, car les États européens n'ont plus le contrôle de la planche à billets. D'un autre coté, quoiqu'en dise, nous ne pourrons laisser un pays européen tomber en faillite. Mais on peut se demander s'il faut en arriver là pour que se développe des vrais mécanismes de solidarités.
Il reste bien une solution alternative : laisser le FMI intervenir, mais ce serait paradoxal dans une Europe qu'on veut unifiée et unifiante.

Il faut donc trouver des solutions et sortir de l’immobilisme européen.

Une solution nous vient du fameux rapport d'experts (dirigés par Jacques de Larosière, ex-patron du FMI) en février 2009, avec pour objectif d'influencer la commission.
De nombreux points critiques ont été mis à jour comme le manque de coordination (et de mécanismes) ou encore le manque de supervision et de règlementation.
Ainsi la principale piste proposée a été de se doter d'outils permettant de lutter contre ces dysfonctionnements et limiter le court-termisme, consolider les systèmes de règlementations et de supervisions au niveau national et, dans une moindre mesure, au niveau international.
Par quel moyen? En donnant plus de pouvoir à la BCE pour superviser l'UE, en lui créant par exemple une institution : un Conseil Européen du Risque Systémique (ESRC) qui aura pour objectif d'analyser la stabilité financière et prévenir les risques de système.
Deuxième moyen, la création d'une institution indépendante,
un Système Européen de Superviseurs Financiers (ESFS) pour coordonner les politiques économiques nationales.

Ce rapport a été critiqué car ne cherchant et ne traitant pas les causes des dérèglements de la finance de marché (sort des innovations financières? Séparation des activités des banques? Notion d'aléa moral et absence de sanctions contre les banques?) ou quant à l'enclavement supposé de l'Europe.


Une autre solution est proposée par % ATTAC ; Selon cette organisation, il faudrait mettre en place une réforme radicale :
- Augmenter le budget européen (il est estimé que 5% du PIB serait satisfaisant),
- Remettre en cause l’absolue indépendance de la BCE (qui semble être un obstacle à la coordination économie),
- Assouplir le pacte de stabilité et le rendre plus cohérent,
- Remplacer le Conseil de l’Europe par un CPES (Conseil des Politiques Économiques et Sociales) qui travaillerait avec le parlement européen pour coordonner l’économie européenne.

A bon entendeur.
La construction d’un gouvernement économique serait un premier pas mais est vraiment très complexe…On parle d’usine à gaz : qui déciderait ?
Les ministres de l’économique de chaque État ? Les chefs de l’État ? Les parlementaires nationaux ? Les institutions européennes ? Comme chacun voudrait tirer son épingle du jeu, on comprend très bien qu’il faudrait construire un processus politique très complexe qui devrait associer l’exécutif de chaque pays, le parlement européen et la commission européenne. Difficile d’imaginer un tel gouvernement à l’heure actuelle…

Pour ceux qui ne croient plus (pas?) en l'Europe et en son avenir, un sondage de mars, publiée dans Libération, nous apprends que face à la crise économique, 59% des français voudraient soit qu’on renforce la coordination des politiques soit, qu’on mette en œuvre des politiques européennes communes.

Selon le rapport de la CIA et d'experts régionaux, l'avenir de l'Europe en tant que superpuissance dépend grandement de réformes structurelles qu'elle engagera sur le plan économique et social pour traiter, entre autres, les problèmes:
- Dues au vieillissement de la population,
- A la légalisation et à l'intégration des immigrés,
- A la flexibilité du travail (encourager les femmes et les seniors principalement).
Les experts considèrent que la politique du chacun pour soi cumulé à un manque de vitalité économique pourrait entraîner une fragmentation ou pire, à une désintégration de l'Europe. Ces analystes jugent que le taux de croissance européen est tiré à la baisse par l'Allemagne et son droit du travail trop restrictif.

Toutefois, le FMI continue d'encourager une coordination européenne:
"L'activité va redémarrer en Europe au second semestre 2010 à la condition que les pouvoirs publics prennent "de nouvelles mesures".

Finalement, la question centrale de toutes ces crises est:
Qu'est-ce que l'Europe?
Une utopie ? Un simple marché économique ? Une culture occidentale-chrétienne ? Un projet de paix ?

Le débat est ouvert avec, entre autres, les nouveaux défis comme le marché transatlantique EU-US ou encore les propositions de Nicolas Sarkozy à Nîmes, le 5 mai 2009, qui proposaient, parmi d'autres, un régulateur bancaire.

Aujourd'hui on peut dire qu'il manque encore l’explicitation et la promotion d’intérêts européens communs mais rappelons que l’UE est le premier marché du monde, ainsi que l’expérience la plus achevée d’intégration politique régionale sur une base démocratique.


Edit:
  • Le 18 juin 2009, lors du sommet européen, il a été décidé de mettre en place une réforme incluant un comité européen du risque systémique et trois nouvelles autorités pour mieux surveiller les banques, les assurances et les marchés financiers (les fameux ESRC et ESFS proposés ci-dessus).