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mardi 26 mai 2009

Les pathologies alimentaires

Suite à une présentation-débat, je retranscris ici ma partie liée à la sociologie de l'alimentation. Ne sont donc présent ni les interventions de la présentatrice, ni l'intervention de la spécialiste en médecine.
J'ai essayé de rendre cet article cohérent malgré l'absence de leurs interventions.



Les pathologies alimentaires, des vraies pathologies ?

L'anorexie est considérée comme une pathologie par le corps médical cependant, certaines personnes s’y opposent. Par exemple, Jacques Maitre, sociologue (des religions français) définit l'anorexie comme « une manière anorectique d'être au monde ». Pour lui, l’anorexie est un refus d'occuper la place assignée à la femme dans la société actuelle et la volonté de nier ses besoins corporels.

L’anorexie se situe alors dans un refus conscient et inconscient d'accepter les règles du jeu de la société. L’anorexie et les pathologies alimentaires en général ne sont pas seulement liées à des images médiatiques, mais aussi aux incitations à « être soi-même », «prendre sa vie en main», «devenir ce que l’on est».


Déféminisation/Androgynie
On peut mettre l'anorexie en parallèle avec les évolutions récentes de nos sociétés telles que la remise en question du rôle du père, de l’autorité, de la toute-puissance maternelle, de la féminité, des lois de la consommation ou de l’affaiblissement des institutions telles que la famille.
Ainsi, une des évolutions est celle de l’image de la femme, de son statut, de son rôle et de ses droits au siècle dernier, qui a remis très fondamentalement en cause l’image de la femme. La femme des années 80, modèle de réussite et d'accomplissement dans le travail : le modèle "unisexe" offre un exemple de cette déviation des rôles et des qualités féminines.
Cela affecte également l’homme et sa représentation de la masculinité ; en général, il apparaît clairement que nous entrons dans le temps de la reconstruction identitaire.
Les gains à tirer durant cette étape sont grands et de nombreuses publicités utilisent cette vulnérabilité en mettant en avant l’androgynie comme par exemple Calvin Klein ou encore certains chanteurs/chanteuses (Tokyo hôtel, Marilyn Manson…) qui portent des vêtements unisexes et extra-slim. Cette mode culturelle et vestimentaire concerne aussi bien les hommes que les femmes.

Il est possible de faire un parallèle entre ces courants socio-culturels et les troubles des conduites alimentaires : on retrouve les préoccupations concernant le corps, son image, la minceur… Naissent alors les troubles des conduites alimentaires.

Pour certains, nous assistons en direct au glissement d’un symptôme psychologique, que l’on nomme l’anorexie mentale, à un symptôme sociologique relié à une mode vestimentaire.
Pas besoin d’aller très loin, il suffit d’aller voir les rayons de vêtements pour jeunes, dans les magasins, pour constater qu’il existe maintenant toute une mode et une collection (extra small) de vêtements unisexes pour anorexiques. C’est une sorte de standardisation physique et sexuelle des vêtements.

Ce problème lié et à une certaine fragilité, et à l’envie (esclavage ?) de suivre à tout prix une mode vestimentaire. C’est dans cas refuser le droit aux adolescents de vivre en bonne santé.

Heureusement, de plus en plus de maisons de couture, notamment en Espagne, se sentent concernées par ce problème, et pour ne pas l'aggraver, elles ont décidées de sélectionner leurs mannequins avec un poids minium, sous lequel elles ne doivent pas descendre, ce qui est déjà un premier pas...


Dérégulation de la société
Selon, Thierry Vincent, psychiatre (cf. son livre « l’anorexie ») il existe un lien entre la désymbolisation des sociétés libérales et la disparition des limites depuis quelques décennies.
On assiste à une remise en cause des structures qui apprenaient à l’individu qu’il doit mettre un frein à ses envies.

Dans l’inconnu, l’anorexique va tenter d’opposer un début de résistance en commençant par son corps. Ce contrôle draconien, va s’accompagner d’une érotisation sadique dans la prise de pouvoir de son propre corps : Le corps ne doit pas exister. Il est vécu comme un accessoire absurde, incongru, inutile. Il doit se faire de plus en plus discret, de plus en plus transparent, voire inexistant. C’est une sorte d’activité de trans-parentalisation, remplacer le rôle des parents.

Il y a également une difficulté grandissante à gérer les émotions. On parle d’environnement invalidant (c'est-à-dire une communication faussée avec l’enfant, des expériences émotionnelles mal gérées, des problèmes d’éducation...).

C’est par exemple le cas des familles chaotiques (peu d’attention donné aux enfants, abus…), ou encore les familles parfaites (intolérances des émotions négatives).
Ainsi se développement le mérycisme à tous les âges, pathologies où l'individu (en majorité les enfants en bas âge et les personnes âgées) ruminent son bol alimentaire, avec pour cause le manque d’attention.

L’enfant, voire l’individu, peut alors perdre le contrôle, devenir vulnérable, être perdu…Il va alors chercher ses limites via les conduites à risques (suicide, consommation excessive d’alcool, développement de pathologies…).
Ce sont des choix de sociétés dont nous sommes responsables et qui ont modifié la façon dont les enfants et les jeunes vont aborder l’existence.

L'anorexie est une maladie de la dérégulation :
La notion même de liberté perd son sens dès lors que tout est permis: une sorte de liberté sans boussole.
L’humain pour être humain a besoin d'être éduqué via les rituels et les codes.
L'anorexie s'est développée à partir du moment où ont été remise en cause les instances institutionnelles qui permettaient cette éducation à l'humanité.
En même temps, je vous laisse imaginer que des êtres mal sevrés, mal entrainés à limiter leurs pulsions feront de bons consommateurs.

Finalement le problème est d’ordre anthropologique. Il touche à notre rapport au temps, à la différence sexuelle et à la différence entre les générations et à la consommation.


Déstructuration de la table et nouveaux comportements alimentaires
On le remarque particulièrement dans les problèmes d’obésité et de surpoids. On retrouve 2 aspects.

a. Aspect 1 : Les facteurs alimentaires
Ils interviennent à 3 niveaux :
  • L’excès d’apport (le quantitatif) : Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, une grande proportion des humains peuvent s'alimenter suffisamment, voire se suralimenter ou s'alimenter sans tenir compte de leurs besoins. De très nombreux aliments sont accessibles, 7 jours sur 7 et 24h sur 24, en libre service, ce qui peut favoriser le grignotage.
  • L’excès d’apport (le qualitatif) :Un environnement riche en nourritures toutes aussi délicieuses les unes que les autres procure de multiples tentations. Nombre d’entre nous se comportent en nouveaux riches qui, après avoir manqué, veulent « tout et toujours plus, tout de suite ». On observe une augmentation dans la consommation de produits sucrés notamment sous la forme de boissons, de crèmes desserts ou le choix augmente également.

Les comportements alimentaires sont déréglés :
« Les gens mangent à toutes sortes d’heures, font mille et une diètes. Tellement qu’ils ne savent plus reconnaître les signaux de la faim et de la satiété. »
Les nutritionnistes montrent aussi du doigt les portions, jugées trop grosses, surtout au restaurant. Alors qu’il faudrait apprendre à moins manger, la nourriture est disponible 24 heures sur 24.
C’est la déstructuration des rythmes des repas, qui caractérisent les modes de vie actuels en Europe, et de manière générale une mauvaise hygiène de vie.

On
remarque aussi que les horaires des repas ont beaucoup changés:
o Le petit déjeuner est souvent « bâclé » ou inexistant (et est apparu la collation de 10H jugée « mauvaise »),

o Le repas de midi est pris à toute vitesse : sandwich... Le temps consacré au déjeuner est passé en vingt ans, de 1h40 à 40 minutes en moyenne, voire à moins de 10 minutes chez certains snackeurs (donc adaptation de la restauration).

o Le repas du soir est le seul moment ou on se retrouve en famille pour un « bon souper » qui en fait le seul « vrai repas » ou on prend le temps de manger. Et encore, tout est relatif… (mange devant la TV…).


b. Aspect 2 : Les facteurs liés à la dépense énergétique
Nous sommes devenu de plus en plus sédentaire, passant d’une activité physique importante à la sédentarité : réduction de l’activité physique, NTIC, véhicules, la thermorégulation assistée…

c. Bref les modes de vie évoluent
Notre rapport à l’alimentation est de plus en plus individualisé à travers les plats individuels ou la cuisine d’assemblage…Les repas seuls entraînent la disparition des normes sociales et le besoin de nouvelles normes : c’est l’avènement des normes des nutritionnistes, des livres de nutrition, des étiquettes porteuses de conseil, de la publicité…On peut d'ailleurs citer l'apparition de l'orthopraxie, une pathologie liée à la recherche de la perfection alimentaire.


L’industrialisation et la globalisation
L’agroalimentaire crée une nouvelle génération de consommateurs, jouant avec leurs besoins physiologiques, mais aussi leurs désirs et les représentations qu’ils se font de leur corps. Les consommateurs cherchent alors leur voie entre les plaisirs et les angoisses de la fourchette.
Bernard de Mandeville (écrivain-médecin du XVIIIe siècle) et Adam Smith (économiste et philosophe du XVIIIe siècle) ont contribués à la mise en place d'une société de marché par des idées telles que :
"Les vices privés font la fortune publique".
Combinant nouveaux produits, nouveaux emballages, nouvelles techniques de cuisson et de conservation, et arômes plus vrais que nature, les industriels ont brouillés tous les repères traditionnels. A tel point que pour le mangeur de la fin du siècle, identifier et comprendre ce qu’il mange est devenu une nécessité et une vraie préoccupation.

De plus, la globalisation des produits a tendance à aggraver les crises alimentaires à cause des milliers de kilomètres parcourus par nos aliments avant d’arriver dans nos assiettes. Les différentes crises sanitaires en sont un bon exemple : les souches de virus, capables de se recombiner entre eux et de muter, circulent à travers le monde.

Pour Daniel Cohn-Bendit (homme politique écologiste, les verts):
"L'épidémie de grippe porcine est une crise de notre mode de vie, une crise de la dégradation écologique".
Cela devient l’angoisse des mangeurs avec des nouvelles pathologies comme la phobie de s’empoisonner.

Ainsi de nos jours, nous ne savons plus vraiment ce qu’il y a dans nos assiettes. Notre rapport à l’alimentation est modifié…L’industrialisation de l’alimentation et l’urbanisation transforment profondément la manière avec laquelle les aliments sont produits et consommés.
Elles modifient les pratiques alimentaires provoquant :

- Une plus grande dépendance à l’égard de certains aliments,
- Un accroissement des produits à emporter, souvent gras et sucrés,
- Une augmentation de la consommation d’aliments énergétiques et de produits animaux.
- Un changement des préférences et des goûts.

Les hypermarchés, en associant une offre très large et la consommation de masse, sont devenus des agents à la fois de la diversification et de l’unification des goûts.

Certains pensent qu'en ce début de siècle, les pathologies alimentaires (pas seulement l'anorexie et la boulimie, d'ailleurs) se généralisent, témoignant par le corps d’un « ras-le-bol » vis-à-vis de notre société de consommation.


Les médias
Avant d’être produits, nourritures ou goûts, l’alimentation est d’ abord un discours. A travers les médias, les producteurs alimentaires, industriels, publicitaires, restaurateurs et nutritionnistes transmettent dans l’opinion des images multiples et souvent contradictoires du « bien manger ». Au risque d’une certaine confusion…
L’alimentation est l'image que nous renvoie la société qui nous "forme", "transforme", "déforme"… Que ce soit la recherche de la minceur ou par les techniques de publicités.

C’est le cas de la publicité behaviouriste va rechercher des réponses réflexes (association stimuli-marque) ou encore celui de la publicité de suggestion qui exploite les névroses. La publicité renforcent les conflits psychiques : elles désarment les résistances puis offre un contre-argument plus fort.
Le rôle de la publicité est de transformer les besoins en manque d’où la création de déséquilibre psychique et de conduites addictives en utilisant les fantasmes les plus basiques.

L’univers de l’alimentation autrefois à liens sensoriels devient un univers de liens symboliques : étiquettes, publicités, médias.


Les pathologies alimentaires, un phénomène de mode ?
De plus en plus d'émissions de télévision sont consacrées à ces problèmes, ce qui démontre (par l'absurde...) à la fois l'intérêt que ce "phénomène" suscite auprès du "public", et surtout la place de plus en plus importante qu'il prend dans notre société...Cela prend une telle ampleur, qu’il y a un risque de banalisation.

Ainsi, selon Anne-Marie Lizin, sénatrice lors de la proposition de la loi contre le pro-ana : L'anorexie est un fait de société :
« Malgré la multiplication des cas extrêmes et tragiques, l'anorexie reste une maladie désirable, voire un phénomène de mode. (...) Ainsi en témoigne le succès du mouvement pro-ana, qui signifie pro-anorexique. La dictature des régimes rend les jeunes femmes anorexiques. L'anorexie est partout : publicité, magazines, défilés… Comment pourrait-elle lutter contre l'anorexie alors que la société prône constamment les valeurs qui sont à la source de l'anorexie ?»
J’aimerais d’ailleurs vous parler d’Isabelle Caro, une française, 32 kg pour 1m65. Elle s’est fait connaître en tant qu’ambassadrice de la lutte contre l’anorexie via une pub choquante, montrant une femme squelettique. L’objectif de prévenir l’anorexie et faire connaître la ligne de vêtement no-l-ita. Or pour le photographe, la réalité en est tout autre :

« C'est terrible ce qui est en train de se passer. Isabelle est en train de devenir une starlette, les médias sont en train de la glorifier donc, indirectement de glorifier l’anorexie. Exactement le contraire de ce que je voulais faire avec cette campagne. »

Le politique et moyens mis en œuvre
Les lois pour la malbouffe : protéger les Fast Food aux US
Aux Etats-Unis, on remarque différents mouvements : ceux qui vont intervenir directement dans la lutte contre ces pathologies (association, dons des fast food aux instituts…) et ceux qui vont agir indirectement pour ses maladies.

C’est le cas par exemple aux US, avec la loi « pour la responsabilité individuelle dans la consommation alimentaire ». L’objectif est clair : « protéger un secteur de 12 millions de salariés » ; ce secteur c’est principalement celui de la restauration rapide. L’auteur de ce projet (le républicain de Floride Ric Keller) s’oppose contre ce qu’on surnomme les « fat suits » (littéralement « procès gras »). En effet, plusieurs procédures ont été engagées aux Etats-Unis contre le phénomène d’accoutumance ou contre le manque d’information. Le but de cette loi est de diminuer les poursuites de ce genre.

Or Le coût, en termes de santé publique, est loin d’être négligeable : il était en 2000 de 117 milliards de dollars en 2000 (A titre de comparaison, coût du tabac en 2000 aux US : 140 milliards ou plan de relance FR de décembre 2008 : 26 milliards d’euros).

Or, on sait que l’absence d’exercice physique et le mode d’alimentation ne résultent pas que de choix individuels, mais sont au contraire largement influencés par la publicité et le mode de vie qu’elle véhicule. Le fait de fumer, de boire ou le type d’alimentation et d’activité physique sont le résultat de signaux culturels et commerciaux forts. On peut alors se demander de quel coté se trouve certains de nos représentants.

L’obésité comme contrôle des masses (Philippe Micaelli, Miami)
Le pourcentage d'obèses aux Etats-Unis (1 sur 3) permet de se poser la fameuse question : A qui profite le crime ? J'ai découvert récemment une théorie synthétisant tout ce à quoi je pensais et il est d'ailleurs possible de l’extrapoler à toutes les pathologies alimentaires. En effet, cette théorie nous apprend que cela permet de créer un triple contrôle :

*Le contrôle financier : Concernant le surpoids et l’obésité, les grandes entreprises alimentaires fabriquent des produits qui contiennent volontairement des ingrédients favorisant la prise de poids, la sensation de faim et le besoin de boissons. L'extraordinaire est que ces mêmes entreprises ont créé des produits allégés (plus chers) et créateur de carences.
En parallèle, les sociétés pharmaceutiques inventent sans cesse de nouveaux traitements et régimes (contre l’obésité, surpoids, pathologies), solutions encouragées par la presse. La personne essaye un de ces traitements, aussi aberrant que ce soit au niveau des prescriptions que dans ses prétendus résultats.

Il en ressort deux modèles:
o Ceux dont la tromperie se situe au niveau des résultats miraculeux en quelques semaines, voire en quelques jours. Dans le cas du surpoids et de l’obésité, cela consiste en une réduction draconienne des apports caloriques. Ce qui entraîne une perte de poids fulgurante, certes, mais qui n'est pas tenable à long ou moyen terme pour des raisons avant tout psychologiques.

o Les autres dont l'illusion est de faire croire qu'il est possible de maigrir sans se priver, ou sans changer radicalement ses habitudes alimentaires. Ces régimes sont généralement assez inefficaces dans la mesure où un changement radical du mode d'alimentation est pour le moins nécessaire à qui veut maigrir.


*Le contrôle psychologique :
Les malades se heurtent à chaque instant de leur vie sociale à l'image que souhaite donner la société (top model, jeunesse éternelle, les sportifs ...).
La seule manière de compenser pour ces malades est de se tourner vers des rêves inaccessibles. Concernant l’obésité, l'avalanche de publicité des régimes ou produits amincissants en est l'illustration parfaite. Ce contrôle rejoint le 3e contrôle :

*Le contrôle des mouvements : Lorsque l'on est obèse, anorexique, boulimique ou autre, toute action sociale et sortie devient plus difficile.
Petit à petit, on assiste à une uniformisation vestimentaire (pour les obèses, c’est les sandales remplaçant les chaussures, les grands vêtements informes ; pour les anorexiques, ce sont les vêtements noirs extra small), les déplacements se font moins fréquents, à courte distance et sont sécurisés en utilisant le même trajet quotidien. A-t-on déjà vu une manifestation d'obèses ou d’anorexique ? Ces personnes ne peuvent remettre en question la société dans laquelle il vit.

Les sociétés passées du Moyen-âge contrôlaient leurs populations en les affamant et en imposant des taxes pour rendre quasi-impossible tout mouvement de rébellion ou de révolte.
Aujourd'hui les mêmes recettes sont utilisées, seuls les outils ont changés : la famine a été remplacée par la suralimentation et la surabondance ponctuée par des impôts indirects importants sur la consommation.


Là dessus, j'estime important de citer Zbigniew Brzezinski, l'ancien adjoint à la sécurité du président Carter et membre du conseil de Davos:

« L’économie mondiale n’aura bientôt plus besoin que de 20% des humains…Que faire des 80% ? Il propose un cocktail d’alimentation suffisante et des divertissements abrutissants pour conserver leur bonne humeur »



Maladies des pays riches ?
On parle donc bien de maladie, car en Mauritanie, le gavage est une pratique courante. Cette nouvelle forme de séduction consiste à créer des formes généreuses artificielles en consommant des médicaments destinés à favoriser la croissance des bovins.
Au cœur du gavage, il y a l’orgueil. Cette pratique est en effet la marque des familles aisées, seules à pouvoir débourser les sommes nécessaires et, pour qui, gaver leurs filles est un signe extérieur de richesse. Plus la fille est grosse et plus les gens considèrent que sa famille est riche et importante. Cette tradition se maintient aujourd’hui surtout pour une raison purement économique. De nombreuses mesures ont d’ailleurs été prises par l’actuel président pour faire disparaître ce phénomène :
Toutefois, seulement 25% des femmes y sont obèses contre 40% aux US !

Dans les pays développés, un corps en bonne santé, svelte et longiligne est devenu valeur culturelle et une certaine pression sociale s’y exerce.

Au contraire, dans les pays riches, les pauvres auraient plutôt tendance à grossir comme le montre ce rapport US, publié par l'UCLA (Center for Health Policy Research). Ce dernier montre que les adolescents californiens issus des milieux défavorisés ont presque trois fois plus de chances de devenir obèses que les adolescents issus des milieux plus aisés.
Les conclusions de ce rapport démontrant un taux d'obésité plus élevé chez les adolescents issus des milieux défavorisés. Elles suggèrent que les obstacles aux bonnes pratiques alimentaires, à la nourriture saine et à l'activité physique existent toujours mais s'agrandissent de plus en plus.
On assiste à une augmentation constante de la consommation de boissons gazeuses sucrées, de nourriture "fast-food" et une diminution du nombre des repas pris en famille associées à une réduction de l'activité sportive et une augmentation du temps passé devant la télévision.

Et c’est un fait. Selon l’Institut de recherche pour le développement (IRD), les pathologies alimentaires, quelles qu’elles soient, ont commencé à se développer dans nombre de pays riches et émergents, à ressources importantes et aux économies internationalisées. Progressivement, le phénomène s’est propagé aux autres pays à croissance rapide, et même aux sociétés urbaines de pays pauvres.
En effet, même si les données sont rares et controversées, quelques études et auteurs soulignent des cas d’anorexie mentale en Afrique noire (à prendre avec des pincettes étant donné la difficulté).

Ainsi les pathologies alimentaires
touchent toutes les populations qui s’occidentalisent et touchent principalement les familles modernes appartenant à des milieux urbains et des classes sociales aisées, celle qui rompt avec la tradition (comme au Japon).

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