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vendredi 18 mai 2012

11 jours plus tard (l'élection de F. Hollande)

Certains financiers et économistes de banque annonçaient déjà un scénario de science fiction pour le 07 mai 2012: la France à genoux, l'attaque des fonds d'investissement et de la finance en générale (référence à la déclaration de guerre du discours du Bourget), l'envol des taux français (plus de 4,5% annoncé sur le taux à 10 ans de la France), l'Euro en difficulté,...Il ne manquait plus que les chars russes sur Paris et les soucoupes volantes pour parfaire le tableau!



Au rapport!

 J'ai repris ci-dessous quelques indicateurs de la situation française et européenne suite à l'élection présidentielle.

(Trait bleu = élection de F. Hollande/ Trait orange = Aggravation importante de la situation grecque et espagnole) - MAJ le 25/05/2012



(Trait bleu = élection de F. Hollande) - MAJ le 25/05/2012

(Trait bleu = élection de F. Hollande) - MAJ le 25/05/2012

(Trait bleu = élection de F. Hollande/ Trait Orange = Aggravation importante de la situation grecque et espagnole/ Trait vert = défaite du parti de la chancelière allemande en Westphalie/ Trait violet = Fitch abaisse la note grecque à CCC /Trait rouge: dégradation de 16 banques espagnoles par Moody's)

 

 

Que peut-on tirer de ces infographies et de l'actualité?

A court terme, l'élection n'a pas provoqué de catastrophe comme certains ont pu le prédire. Je dirais que l'élection n'a pas eu un grand impact sur les grands indicateurs : les tendances négatives (court-terme) précédant l'élection continuent.
Le CAC 40 a même grimpé le 7 mai, c'est à dire le lendemain de l'élection ; les gourous de la finance n'ont pas hésité à déclarer que cela était dû à la fermeture de la City cette même date.
Les écarts avec les taux allemands sont encore loin de ceux de fin 2011 et ont même tendance à se réduire !
L'exception se trouverait peut-être dans le taux des CDS (Credit-Default Swaps : c'est en quelque sorte une assurance contre un défaut de paiement de l'Etat ici) dont l'augmentation des taux a tendance à s’accélérer. MAJ 24/05/2012 : On note toutefois un assouplissement quelque temps après malgré les difficultés européennes qui arrivent au galop : l'élection grecque du 17 juin et le sommet de l'euro fin juin.


Toutefois, compte tenu des évènements en cours au sein de l'Europe, il est difficile d'incriminer l'élection de F. Hollande.
Entre la difficulté à former un gouvernement en Grèce, la défaite du parti d'Angela Merkel en Westphalie, la dégradation de la note grecque à CCC (par Fitch), les retraits en liquide de plus en plus importants en Grèce, la dégradation de 16 banques espagnoles (par Moody's) puis 5 banques espagnoles (par Fitch), déficit espagnol de 2011 plus élevé que prévu (8,9% contre 8,51%)...on peut dire que l'actualité n'est pas rose en Europe. Qui plus est, l'Allemagne a tendance à exciter les marchés en souhaitant que la Grèce reste dans l'UE tout en admettant un départ possible...

Le seul point positif de l'histoire est la baisse de l'Euro vis-à-vis des autres devises.
Cela renchérit la facture énergétique (de 8 milliards d'euro par tranche de 10% de dévaluation selon P. Artus de Natixis) mais apporte en même temps une bouffée d'oxygène pour les exportations dans le moyen de gamme en particulier et le PIB (entre 0,5 et 1% de PIB par tranche de 10% de dévaluation).
La dévaluation n'est pas la bienvenue en Allemagne qui est positionné sur le haut de gamme et qui importe énormément de l'hinterland (Europe de l'Est). La baisse de l'Euro n'a alors aucune incidence sur un tel marché et au contraire, fait augmenter le prix des produits intermédiaires.

Au delà?

Le ministre allemand des finances annonce un assouplissement des marchés dans 1 ou 2 ans, François Baroin parlait plutôt de 4 à 5 ans...
Compte tenu de la cascade d'évènements de plus en plus critique, l'Europe va rapidement se trouver au pied du mur et devra faire un grand pas: en avant ou en arrière...

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