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dimanche 27 mai 2012

Juin 2012 : un mois décisif pour l'Union Européenne?

Juin pourrait bien être un mois décisif pour l'Union Européenne.
Les taux d'emprunt des États sont intenables : plus de 6% en Espagne (à 10 ans) et même plus de 30% en Grèce (heureusement qu'elle est sous perfusion européenne pour le moment)!
Le calendrier de juin sera lourd...

 
 

Un calendrier chargé

 

La Drachmatisation de l'Euro

Le 17 juin 2012 aura lieu de nouvelles élections législatives en Grèce suite aux difficultés de former un gouvernement. Certains n’hésitent pas à comparer ce vote à un référendum de l'euro? 
En effet, la situation grecque est loin d'être bonne et les partis politiques souhaitent de plus en plus ré-négocier les engagements de la Grèce vis-à-vis des institutions européennes, voire y mettre un terme. Dans de telles conditions, on peut parier que ses partenaires européennes hausseront pas le ton et pourraient bloquer les aides promises.

Dans mes précédents articles, j'ai étayé le fait que :
  • Le montant de la dette grecque devient particulièrement important compte tenu des prévisions de croissance : risque d'insolvabilité,
  • La consommation est en berne,
  • Les entreprises grecques perdent leurs débouchés sur le marché intérieur (consommation en berne) et extérieur (crise de l'UE). De nombreux paramètres indiquent un problème de compétitivité en Grèce. 
  • La Grèce doit donc réemprunter davantage et augmenter son déficit.
C'est le serpent qui se mord la queue.


Je rappelle ici quelques options (cumulables entre elles) souvent évoquées :
  1. Dévaluation de l'Euro : l'Allemagne s'y oppose,
  2. Retour de la compétitivité par l'austérité et la déflation : en mettant de coté les révoltes du peuple, cela pourrait fonctionner mais les effets ne seraient visibles que dans plusieurs années, ce qui est trop long compte tenu des problèmes actuels,
  3. Créer de l'inflation : la BCE et l'Allemagne s'y opposent,
  4. Mutualiser les dettes quelque soit le moyen (Eurobonds et autres cas de figure) : l'Allemagne n'y est pas favorable et cela ne résoudrait en rien l'origine du problème grec et de l'"Europe du Sud" par rapport à l'"Europe du Nord",
  5. Créer de la monnaie : la Grèce pourrait créer de la monnaie via sa propre banque centrale. Cela pourrait être des Euros...ou bien une monnaie grecque secondaire fortement dévaluée, que certains appellent déjà les "Geuros" ou les "Euro-Drachmes" ; cette dernière serait indexée sur l'Euro ou sur le déficit grec.


Sommets en vue

Un sommet informel devrait avoir lieu le 22 juin 2012  entre l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne et la France : ce nouveau sommet de crise se situe juste après les élections législatives grecques (et françaises également). Le but est encore une fois de sortie de la crise et de trouver une solution au marasme actuel. Il pourrait être question de projets européens ("projet bonds"), d'Euro-obligations (Euro-Bonds) mais surtout du cas grec et de sa contagion potentielle.

Les 28 et 29 juin se tiendra le sommet européen (formel) où il sera d'ores et déjà question de croissance, d'emploi, d'un plan B à la Grèce et (j'imagine) d'austérité.



Des prévisions de coût

L'Institut de la Finance Internationale estime le coût de la sortie de la Grèce à 1000 milliards d'euros (soit plus de 2 fois le montant des fonds propres de la Banque Centrale Européenne (BCE) :

Les 700 milliards à la Grèce et aux pays directement impactés concerneraient particulièrement les aides à fournir à l'Espagne et à l'Italie pour éviter l'explosion de la zone.

L'ancien Premier Ministre grec, M. Papademos, a certainement repris ces estimations, en citant une fourchette comprise entre 500 et 1000 milliards d'euros.

Pour la France, on estime que les pertes, uniquement pour l’État, pourraient atteindre jusqu'à 66 milliards d'euros, soit environ 1000 euros par habitant.

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