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dimanche 19 mai 2013

Pouvoir d'Achat et Epargne Salariale

La consommation ne s'arrête de diminuer suite à la hausse du chômage, au gel des salaires et aux restrictions budgétaires. 
En 2012, le pouvoir d’achat a baissé de 1% et, selon toutes vraisemblances, cela devrait se poursuivre en 2013 : une majorité de français le pense aussi (entre 70% et 80% dans les sondages). Pire : ils sont presque 1 sur deux à craindre de devenir SDF dans les années à venir.

On sait qu’il n’est jamais bon lorsqu’on devient pessimiste sur son avenir et ceux des générations futures.



Limite de la notion de pouvoir d’achat

Le pouvoir d’achat représente la quantité de biens et de services que l'on peut acheter pour une unité de salaire. A l'instar de la formule du PIB ou de toutes autres agrégats économiques, le calcul du pouvoir d'achat dépend de facteurs subjectifs.

Tel que défini par l’INSEE, la notion de pouvoir d'achat a différentes limites qu’il est bon de préciser, avant d’aller plus loin.
Sachez déjà que l’immobilier en est exclu : ce secteur est considéré comme de l’investissement et l’évolution de ses prix n’entre pas en compte dans la formule du pouvoir d’achat.

Puis, le pouvoir d’achat est fonction de nos habitudes de consommation. Cela paraît logique dit comme cela, mais est plus compliqué quand on pense à la variation de nos besoins et de nos choix chaque mois. Or, les besoins se sont multipliés avec le temps : téléphonie portable, internet, hautes technologies, achats rapides en ligne,…
Les spécialistes admettent ainsi que nous sommes dans une société de pénurie (cela paraît dingue mais attendez la suite) car la majorité des consommateurs sont frustrés de ne pas posséder certains biens. La multiplication du nombre de produits, de biens et de services crée toujours plus de besoins et de dépendances. Face à cela, il est aisé de ressentir une impression de manque et de pauvreté. On parle de frustration relative : nous possédons davantage de choses qu’avant mais cela ne nous satisfait toujours pas…bien au contraire.

Enfin, le pouvoir d'achat est une moyenne. Quelque soit votre situation : en couple, avec des enfants, à la retraite,...il n'y a qu'un seul chiffre. De ce fait, personne ne peut vraiment se sentir concerné par le chiffre annoncé : le français moyen n'existe pas.



Déblocage de l’épargne salariale

En période de chute du crédit à la consommation, une des solutions du gouvernement est de diminuer la part des revenus consacrés à l’épargne en autorisant le déblocage de l’épargne salariale (participation et intéressement). Ce procédé pourrait donner des résultats mais uniquement à court terme et, ce, pour plusieurs raisons.

La première est de savoir suffisamment en sécurité économique pour consommer et investir. Le marché du travail étant très tendu, on peut estimer que ce ne sera pas le cas.

La deuxième est que l’épargne salariale est une réserve s’accroissant lentement. Son déblocage pourrait éventuellement créer une bouffée d’oxygène mais cela aurait des retombées sur les années à venir car les réserves seraient alors vides.
Ce mécanisme est un peu similaire à la prime à la casse : une fois que tout le monde a anticipé son changement de voiture pour profiter du bonus, il y a une chute des immatriculations sur plusieurs années.

Le troisième, plus technique, est qu’une hausse de la consommation à court terme n'aura qu'un faible effet sur notre croissance. La ré-industrialisation d’un pays prend des années et doit être accompagnée, ce qui signifie qu’une hausse temporaire de la consommation créera surtout un effet d’aubaine pour les pays exportateurs. Sans le savoir, les français amélioreraient la situation des pays exportant vers la France.
Cette troisième raison dépend en réalité des politiques économiques de nos partenaires. Après tout, si tous nos partenaires économiques décidaient de stimuler la consommation, cela fonctionnerait mieux : tous les partenaires y gagneraient. Le problème est que dans notre cas, les autres pays suffoquent dans l’austérité et le gel des salaires afin de mieux exporter. Augmenter le pouvoir d’achat à très court terme n’aura pour conséquence que de créer un effet d’aubaine auprès de nos « partenaires » économiques, en particulier l’Allemagne.



La consommation et la demande plus généralement est une des composantes de la croissance. C’est le cas en France où la demande et l’investissement jouent des rôles de moteurs. Cependant, ils sont fragiles et dépendent du contexte…qui malheureusement n’est pas florissant.
Les mesures doivent être exceptionnelles pour espérer sortir de la crise.

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