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lundi 1 avril 2013

Un problème de demande (et non d'offre)

Nous sommes pris dans une sous-consommation pouvant s'entretenir toute seule. En effet, à l'heure actuelle, les débiteurs ne peuvent pas dépenser et les créanciers ne veulent pas dépenser.



Relance, Rilance, Austérité, Status Quo?

Les États ont sauvé le système financier et bancaire mais cela ne veut pas forcément dire qu'ils ont fait de la relance (dans le sens keynésien du terme). 

Leurs dettes ont mécaniquement augmentées à cause des stabilisateurs économiques :

  • D'un coté, la baisse des rentrées fiscales car les pays s'enfoncent dans un marasme économique, ce qui signifie moins de TVA et d'impôts collectés (baisse des revenus et des profits imposables),
  • De l'autre coté, une hausse des dépenses publiques : augmentation du chômage et des allocations, aides aux entreprises, plans de soutiens,...

Ce n'est donc pas vraiment une politique de relance mais plutôt une action automatique des stabilisateurs.




Les Marchés

Pour ceux qui prétendent que les marchés veulent l'austérité, il faut tout de même leurs indiquer que les investisseurs de tout poil paient l’État pour mettre l'argent à l'abri, c'est à dire en lui prêtant à des taux bas, mêmes négatifs.

Pourtant en Europe on parle encore et encore d'austérité, de coupes franches dans les dépenses publiques, d'avoir une inflation proche de 0 et de stimuler l'offre (politique de l'Offre).
En France on est sans doute plus proche d'une politique keynésienne que d'une politique libérale mais, cela dit, on en est encore loin.



Pourquoi prêter à taux négatifs ou pour pas grand chose?

Globalement, en laissant l'argent dormir sous son matelas, on prend le risque de voir sa richesse s'éroder avec l'inflation (hausse des prix). 1% ce n'est pas grand chose mais sur quelques milliers, millions ou milliards d'euros, cela représente des sommes colossales. Quand les placements sûrs se raréfient, ils arrivent que des investisseurs vont demander des taux d'intérêts plus faibles que le taux d'inflation , par exemple 1% d'intérêts quand il y a 2% d'inflation. Ils perdent donc de l'argent in fine.

Mais pourquoi diable aller jusqu'à prêter à des taux négatifs (à court terme)?
Dans les derniers mois, certains investisseurs ont même prêtés à taux négatifs !
Pour certains c'est une histoire de complot pour faire exploser l'Euro mais, pour moi, je ne vois que deux possibilités entraînant des prêts à taux négatifs :
  • Soit on a des sommes importantes à placer à court terme et on le fait dans des actifs sûrs (dette allemande,...). C'est la peur du risque et du lendemain,
  • Soit on a vraiment peur de perdre son argent (prenons le cas d'un riche chypriote en ce moment...il aurait sans doute rêver de placer son argent dans la dette française ou allemande...).

Dans les deux cas, on parle d'un effet coffre-fort : mieux vaut sécuriser 99,9% de son argent que d'en perdre la moitié à cause de l'éclatement de la zone euro, d'une sortie d'un pays de la zone Euro avec une dévaluation du taux de change, d'une mise en faillite d'un pays ou d'une banque, d'une taxe sur les dépôts,...
Imaginez que vous possédez un vaste verger de pommes bientôt mûres. La météo annonce une canicule extrêmement forte dans les jours à venir, ce qui pourrait ruiner entièrement votre récolte. Vous pouvez vendre vos pommes mais vu la quantité et le petit marché local, vous serez alors obligé de les vendre à prix coûtants, voire à perte pour en écouler en le plus possible. Que préférez-vous? Risquer de ne rien gagner (= tout perdre) ou de gagner moins en les vendant à très bas prix?
En quelque sorte, des gens sont prêt à payer pour protéger leur argent, quitte à payer un petit quelque chose.

Et puis, pour des raisons réglementaires, les banques ont aussi intérêt à accumuler de la dette publique. Et comme il y a peu de choix en ce moment, cela fait baisser les taux d'emprunt de certains pays.  


Tout cela me ramène à l'introduction de cet article. 
Il y a beaucoup d'argent en circulation. Les investisseurs, et le secteur privé en général (banques, particuliers...), préfèrent thésauriser et épargner plutôt qu'investir. La roue de secours est alors d'investir dans les dettes publiques réputées sûres, ou du moins plus sûres que les autres besoins de financement dans le privé.
Ainsi, pour éviter cette spirale de sous-consommation et de chômage élevé, il faudrait sans doute se tourner vers une politique économique de la demande. Contrairement aux idées reçues, c'est peut-être le seul vrai moyen de rétablir la confiance et de sortir la tête de l'eau. 

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