Selon les théoriciens de la dette publique, il y aurait un effet de seuil au-delà
duquel la croissance diminuerait. Le principal ratio de "soutenabilité de la dette" se mesure par un ratio entre le montant de
la dette publique et le PIB annuel. Disons le tout de suite : ce ratio est d'ores et déjà contestable. La dette publique représente un stock de dette (sur plusieurs années) alors que le PIB représente la création de richesse sur un an...L'échelle de temps étant très différente, cela revient à mesurer des carottes avec des choux.
Qu’en est-il ?
Cette stratégie est inspirée de chiffres arbitraires et d’études aux conclusions souvent idéologiques. On en vient à oublier le nombre de personnes sans-emploi, les entreprises en difficultés et le bien-être en général qui sont les grands oubliés des modèles économiques.
Ce seuil de dette publique que personne n'arrive à estimer correctement ou, même à en prouver l'existence, ne devrait pas être la préoccupation actuelle.
Le changement de tableau de bord pour les politiques économiques avec des indicateurs pertinents et au goût du jour devient indispensables pour sortir de cette crise.
Quoi qu'il en soit, l’Union Européenne a décrété que ce seuil était de 60% dans le
traité de Rome (traité instituant la Communauté Économique Européenne).
Aujourd’hui, la plupart des économistes convergent vers un seuil compris entre 90% et 100%.
Au delà de ce seuil, on nous promet la croissance faible, la récession, la souffrance, la punition divine des marchés,...
Aujourd’hui, la plupart des économistes convergent vers un seuil compris entre 90% et 100%.
Au delà de ce seuil, on nous promet la croissance faible, la récession, la souffrance, la punition divine des marchés,...
Qu’en est-il ?
Un seuil arbitraire
A mon sens, ce seuil est subjectif. Je dirais même simplement...arbitraire. Pourquoi ? L’explication
vient qu’en économie, il est assez aisé de faire dire aux chiffres ce qu’on
veut bien entendre. C’est du moins ce que j’en ai déduit en préparant mon
article sur les Chiffres en Économie.
Les informations étant de plus en plus partagées et accessibles, il est
beaucoup plus facile de « contrôler » la méthodologie ou les données
utilisées dans une étude. Les exemples de contre-analyse sont courants en ce moment ;
on peut citer par exemple l’erreur de calcul du FMI (coefficient
multiplicateur) ou, plus dans le contexte, l’erreur Excel et l’oubli de données
dans l’étude sur le seuil de dette publique (« Growth in a Time of Debt »
de Reinhart et Rogoff).
Et encore là, il ne s’agit que de corrections de chiffres, mais souvent on
assiste à des corrélations curieuses pour justifier un fait économique. Un peu
comme si on cherchait une corrélation entre le nombre d’œufs que vous mangez
par mois et notre PIB (avec la bonne méthodologie, il serait assez simple de faire un
pont entre les deux afin de vous demander d’arrêter de manger des œufs au nom de notre patrie ou au contraire d'en remplir votre réfrigérateur…enfin
bref...).
La mesure du secteur public
Le problème de cet effet de seuil est en grande partie lié à la
production du secteur public tel que mesurée par les économistes. En effet, elle se mesure
généralement par les dépenses. Comprenez
par là que la finalité d’un service ou d’un produit public n’a aucune
importance dans le calcul. Même en réorganisant le secteur public de manière
magistrale et spectaculaire, les conséquences sur la production publique seraient
nulles –telle que mesurée par les économistes actuellement–.
Cette méthodologie justifie d’ailleurs toute réduction des dépenses publiques : par exemple privatiser le secteur de la santé revient à passer d’une évaluation par les dépenses à une évaluation par le prix de vente qui est par nature plus élevé. De manière sous-jacente, cela signifie que pour faire augmenter la croissance (ou la libérer comme on dit), il faut privatiser et encore privatiser !
La boucle est bouclée de manière purement artificielle et idéologique.
Cette méthodologie justifie d’ailleurs toute réduction des dépenses publiques : par exemple privatiser le secteur de la santé revient à passer d’une évaluation par les dépenses à une évaluation par le prix de vente qui est par nature plus élevé. De manière sous-jacente, cela signifie que pour faire augmenter la croissance (ou la libérer comme on dit), il faut privatiser et encore privatiser !
La boucle est bouclée de manière purement artificielle et idéologique.
Une mauvaise priorité
Cette conclusion se retrouve dans la politique économique actuelle : Sauvons notre pays en pratiquant l’austérité.Cette stratégie est inspirée de chiffres arbitraires et d’études aux conclusions souvent idéologiques. On en vient à oublier le nombre de personnes sans-emploi, les entreprises en difficultés et le bien-être en général qui sont les grands oubliés des modèles économiques.
Ce seuil de dette publique que personne n'arrive à estimer correctement ou, même à en prouver l'existence, ne devrait pas être la préoccupation actuelle.
Le changement de tableau de bord pour les politiques économiques avec des indicateurs pertinents et au goût du jour devient indispensables pour sortir de cette crise.
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